Hashiguchi Goyo : Un mythe
Hashiguchi Goyo (1880-1921) est un artiste très à part. En effet, il a commencé à produire des estampes Shinhanga à l’âge de 35 ans et n’a eu le temps d’en publier que 14, avant de mourir six ans plus tard (10 autres gravées en 1920 ont été publiées après sa disparition). La qualité technique des estampes de Goyo est reconnue comme supérieure à toutes les autres estampes Shinhanga. La brièveté de la carrière de Goyo, combinée à l’incroyable qualité technique de ses travaux, ont fait de Goyo un mythe. Goyo réalisa principalement des estampes de bijin-ga (représentation de belles femmes) mais également quelques estampes de paysage.
En effet, à cette époque Watanabe cherchait des artistes maîtrisant les techniques occidentales. Il approcha Goyo en lui proposant de produire un dessin pour son atelier avec pour objectif, d’établir une collaboration sur le long terme. L’estampe fut produite et le résultat fut superbe : « Yuami » (femme prenant le bain) était la première estampe Shinhanga de Goyo. Cependant, Watanabe ne réussit pas à atteindre son objectif d’établir une collaboration sur le long terme. En effet, alors que les artisans de Watanabe effectuaient un travail superbe, Goyo qui était incroyablement perfectionniste, ne fut pas satisfait.
Goyo supervisa des reproductions d’ukiyoe les trois années suivantes, pour finalement engager ses propres artisans en 1918 et monter son atelier d’édition. Goyo ne publia que 24 estampes (dont 10 gravées en 1920, publiées après sa disparition), en effet, étant d’une santé fragile, il mourut un peu plus de deux ans plus tard. En plus de leur grande beauté, la qualité technique des estampes de Goyo était extraordinaire et ne fut jamais égalée par la suite. Ses estampes étaient tirées en très petites éditions, en général moins de 80 exemplaires. Bien qu’étant plus chères que les autres estampes Shinhanga, les estampes de Goyo se vendirent très bien. Ainsi, la qualité technique très supérieure et le faible nombre de ses estampes font de Goyo un mythe.