Shiro Kasamatsu : La créativité avant tout

Shiro Kasamatsu (1898-1991) est né à Tokyo. Son véritable prénom est également Shiro, mais écrit avec des caractères sino-japonais différents. (Notons que l’ordre traditionnel japonais nom-prénom serait Kasamatsu Shiro, mais il est plus couramment énoncé Shiro Kasamatsu). A l’âge de treize ans, il devint l’élève de Kaburagi Kiyotaka, un maître du Bijin-ga (représentation de belles femmes). Cependant, au contraire de son professeur, Shiro se concentra principalement sur l’estampe de paysages (Il produisit néanmoins des estampes Bijin-ga et de représentation d’animaux). Shiro avait beaucoup de talent et ses travaux furent présentés à de nombreuses expositions.

C’est ainsi que Watanabe Shozaburo lui proposa de produire des estampes Shinhanga pour lui. Shiro produisit une cinquantaine d’estampes pour Watanabe jusqu’à la fin de la guerre. Cependant, il cessa sa collaboration avec Watanabe après la guerre. En effet, il reprochait à Watanabe de ne pas lui permettre de déployer librement sa créativité. Il produisit ensuite des estampes pour l’éditeur Unsodo de Kyoto (Ces estampes, au nombre d’une centaine, étaient d’une qualité égale à celles produites par Watanabe). Puis, à la fin des années 1950, il commença à produire ses propres estampes, en réalisant tous les stades de la production (Sosaku Hanga).

Il semblerait que Shiro ait toujours eu une préférence pour le Sosaku Hanga, où il estimait pouvoir donner libre cours à sa créativité, mais il travailla dans le Shinhanga car les estampes Shinhanga étaient populaires auprès des collectionneurs. Shiro était donc un artiste pour qui la notion de créativité artistique revêtait la plus grande importance. C’est ce qui explique qu’il ait, à plusieurs reprises, terminé sa collaboration avec un éditeur, pour finalement travailler seul. On retrouve dans ses œuvres un style unique, qui est grandement apprécié des collectionneurs.

On peut séparer les travaux de Shiro en deux parties. D’une part, les estampes Shinhanga et d’autre part, les estampes auto publiées. Ces dernières, bien que n’étant pas comparables aux estampes Shinhanga sur le plan techniques (finesse de la gravure, qualité de l’impression) sont d’une grande qualité artistique. Shiro n’a jamais exposé ses estampes auto-publiées dans des expositions car il s’agissait plus d’un loisir pour lui.

Voici des exemples de Bijin-ga :

Voici un exemple de représentation d’animaux :

Voici un exemple d’estampe auto publiée :

Voici le sceau de Shiro (il existe des variantes):

Il se lit « shiro ».