Takeji Asano : Un artiste de Kyoto
Takeji Asano (1900-1999) est né à Kyoto, l’ancienne capitale du Japon. (Notons que l’ordre traditionnel japonais nom-prénom serait Asano Takeji, mais il est plus couramment énoncé Takeji Asano). Takeji Asano étudia à l’école des beaux-arts de Kyoto dont il fut diplômé en 1919, ainsi qu’à l’école de peinture dont il fut diplômé en 1923 (Notons que Tsuchiya Bakusen fut l’un de ses professeurs). Takeji Asano était un artiste remarquable qui maîtrisait parfaitement l’art de la gravure sur bois et de l’impression.
En 1947, Il publia la série « Huit vues du Kinki » (Le Kinki est la région de Kyoto). Il réalisa la gravure sur bois et l’impression des estampes lui-même. Voici une estampe de cette série, représentant le château de Himeji (Le plus beau château du Japon encore en état d’origine, soit dit en passant) :
Il produisit les autres estampes dans le cadre du système traditionnel hérité de l’Ukiyoe, c’est à dire en collaborant avec un éditeur. Il produisit de nombreuses estampes de paysages avec plusieurs éditeurs de Kyoto (dont Unsodo), après la guerre et dans les années 1950. Ces estampes rencontrent un franc succès auprès des collectionneurs aujourd’hui.
Il faut savoir que dans le Shinhanga, les artistes de Kyoto n’ont pas connu la même renommée que leurs homologues de Tokyo. Quelles en sont les raisons ? Il ne s’agit en aucun cas d’un manque de talent : La grande qualité des travaux de Takeji Asano le démontre clairement. En fait, la réponse ne relève pas du domaine artistique mais du domaine commercial. Les artistes de Tokyo ont bénéficié du talent de Watanabe Shozaburo, qui sut promouvoir habilement le Shinhanga auprès des amateurs d’art, japonais ou américains.
Ainsi les artistes de Tokyo devinrent connus des collectionneurs, tant au Japon qu’aux Etats-Unis et ceux de Kyoto restèrent méconnus malgré quelques tentatives de promotion de la part d’éditeurs de Kyoto (Dans ce cadre, les titres de certaines estampes ont été inscrit en anglais, en plus du japonais). La conséquence est que les œuvres d’artistes de Kyoto, tels que Takeji Asano, sont vendues à un prix plus bas que celles d’artistes de Tokyo.
(Notons que ses estampes des années 70 et 80 sont simplement signées T.A.).