Tsuchiya Koitsu : L’artiste de l’ombre et de la lumière

Tsuchiya Koitsu (1870-1949) était l’une des grandes figures du Shinhanga (son véritable prénom est Koichi). Né à Hamamatsu, Koitsu partit à l’âge de 15 ans pour Tokyo dans le but d’apprendre le métier de graveur sur bois (un des stades de la production des estampes) avec Matsuzaki, un graveur de l’artiste Kobayashi Kiyochika (1847-1915). Mais, rapidement, Kiyochika lui-même décida de former Koitsu.

Koitsu vécut chez Kiyochika pendant 19 ans, étudiant et travaillant avec le maître. Koitsu produisit ses premières estampes (estampes de guerre) à l’occasion de la guerre sino-japonaise (1894-1895). Mais il ne put déployer son génie créatif et être reconnu comme un maître du Shinhanga qu’à partir de 1931, date à partir de laquelle il commença à produire des estampes de paysages pour Watanabe Shozaburo qu’il avait rencontré à une exposition célébrant l’anniversaire de la mort de Kiyochika cette même année. Cependant, il ne produira qu’une dizaine d’estampes pour Watababe avant de collaborer avec d’autres éditeurs (Principalement Doi pour lequel il produisit une soixantaine d’estampes). Koitsu ne produisit au total qu’environ 200 estampes (à comparer aux 600 de Kawase Hasui), sa période d’activité se limitant aux années 1930 et 1940. Ainsi, les travaux de Koitsu sont plus rares et un peu moins connus que ceux d’artistes comme Kawase Hasui, mais non moins remarquables du point de vue de leur qualité et de leur créativité.

Les estampes de Koitsu sont connues pour leurs effets d’ombre et de lumière spectaculaires. Koitsu était en effet doté d’un grand talent pour décrire la lumière. Les effets d’ombre et de lumière sont particulièrement remarquables dans les scènes de nuit, comme l’illustre l’estampe suivante :

Koitsu était également très doué pour la représentation de paysages plus classiques :

Koitsu s’est également illustré dans la représentation de paysages enneigés, un thème cher au Shinhanga :

Enfin, Voici le sceau utilisé par Koitsu :

Les caractères sino-japonais le composant se lisent « koitsu shinsei» (authentique Koitsu).