Visite de Tonnay Boutonne et des alentours en Charente Maritime

Pour celles et ceux qui ont l’habitude de suivre notre blog, vous connaissez notre amour des voyages et notre attrait pour le patrimoine naturel et culturel. Aujourd’hui nous avons décidé de vous présenter la commune de Tonnay-Boutonne dans le département des Charentes Maritimes.

Histoire de la ville

L’histoire de Tonnay-Boutonne et ses seigneurs est étroitement liée à l’une des châtellenies les plus importantes de la région, considérée comme la « première baronnie de Saintonge ».

Même si des traces gallo-romaines sont probables, la première trace écrite du nom Tonnay-Boutonne trouve ses origines dans une charte rédigée en latin en l’an 1064 : Talnacium Super Voltanium, c’est en 1243 qu’on trouve le nom de Tonnay-Voultonne (Voultonne : rivière profonde en Celte).

Une légende prétend que Ganelon se serait réfugié dans sa forteresse de Tonnay-Boutonne, et que, assiégé on aurait fait jeter son corps dans le puits du donjon. En démolissant ce donjon en 1839, des fragments d’armes et un casque furent découverts dans le puits en question…

Au-delà de la légende, quelques écrits et documents permettent de retracer les temps forts de l’histoire de Tonnay :

Au Xème siècle, il est probable que le comte de Poitiers fit élever un château en bois contre les invasions vikings non loin des « confluents de la Trézence et de la Boutonne ».

Le XIème siècle marque la constitution du bourg dont les terres s’étendaient de Bel-Ebat (écluse actuelle) jusqu’aux marais de Landes (en direction de Saint-Loup Nachamps)

Le XIIème siècle marque probablement l’édification du château de Tonnay-Boutonne et de la tour en pierres (tour Bechet qui appartenait au seigneur de Genouillé). La tour Bechet se trouvait entre la tour st Nicolas et la Porte de ville. Le donjon quant à lui portait le nom de « Tour de Ganes » (nom du premier seigneur à l’origine de sa construction).

Au moyen-âge, Tonnay-boutonne est un bourg fortifié dont il reste aujourd’hui un seul vestige : la porte Saint-Pierre du nom de la paroisse. Deux autres portes existaient également, sur le chemin de l’Abattis (vers la piscine actuelle et le groupe scolaire) et vers le marais de Lunet.

A partir de 1164, le seigneur de Tonnay-Boutonne, Raoul III, est proche des Plantagenets. En 1185, il suit Aliénor d’Aquitaine à Alençon qui pour le remercier, lui cède 1/3 des droits féodaux.

Le XIIIème siècle marque un tournant dans l’histoire du bourg avec la reconnaissance de droits aux habitants en 1208 (charte qui répond favorablement aux doléances de la population).

En 1242, Louis IX (Saint-Louis) attaque le château et s’en empare, sans toutefois piller la ville qui n’oppose aucune résistance.

Suit une longue période de paix et de prospérité jusqu’en 1340, hormis une famine sévère entre 1315 et 1317.

En 1340 commence une véritable période sombre pour Tonnay : en plus de la peste noire et de très lourds impôts les combats reprennent et les Anglais l’emportent, la ville revient aux mains des Anglais qui pillent la ville.

Tonnay Boutonne est alors aux mains des Plantagenets. Il faudra attendre 1372 pour que la Saintonge et Tonnay Boutonne reviennent aux Français.

A noter qu’au Moyen Age, Tonnay-Boutonne dispose d’un port, 1 écluse, et un moulin.

Du milieu XVème au milieu XVIème siècle, Tonnay-Boutonne connait un siècle de paix que viendront ternir les guerres de religion de 1560 à 1595. C’est à cette époque que l’église romane est détruite. Les archives font état d’un temple sans que l’on en connaisse toutefois l’emplacement.

A la fin du XVIème et jusqu’au début XVIIème siècle, c’est Charles de la Mothe Fouqué qui devient Baron de Tonnay-Boutonne, titre dont héritera son fils Henri en 1620.Les La Mothe Fouqué sont protestants.

Charles de la Mothe Fouqué devenu veuf, quittera seul le pays, quelques semaines avant la révocation de l’Edit de Nantes, en direction de la Hollande via la Suisse où il refera sa vie. Ses descendants iront vivre en Prusse.

En 1719, des héritiers de La Motte Fouqué vendront leur propriété de Tonnay-Boutonne à Frédéric Guillaume de La Trémouille (1658- 1739), prince de Talmont et seigneur de Taillebourg.

De la fin du XVIIè jusqu’en 1789, Auguste de Bullion (ancien chevalier de Malte), François Emmanuel de Crussol d’Unes, Louis Pharamond Pandin, seigneur de Narcillac se succèderont à la tête de la seigneure de Tonnay-Boutonne.

A noter qu’il ne reste pas de trace visible du donjon de Tonnay-Boutonne (à l’exception de gravures et plans). Ce donjon de 20 m de haut et 13 m de côté disposait de murs de 3 m d’épaisseur. Rasé en 1839 par le dernier propriétaire qui vendit les pierres pour payer ses dettes, les gravats furent étendus tout autour relevant le niveau des rues de 1,50 à 2 m et comblant les caves du bourg.

Quelques découvertes :

  • Une pièce gauloise trouvée rue de Barbacane.
  • Une pièce de bronze trouvée à la Thalotte, frappée à l’effigie de l’empereur Constantin (époque romaine – datation 312 à 330).
  • Des poteries trouvées lors de réalisation de l’adduction d’eau (datation 450 à 750).
  • Sarcophage découvert en 1936 lors de la construction du silo de la coopérative agricole (VIIème ou VIIIème siècle).
  • Deux médailles en bronze frappées en 1602 à La Rochelle avec la lettre « M ».
  • Une houe (outil agricole) trouvée lors de fouilles préliminaires à la construction du parking de la mairie.

Patrimoine de Tonnay-Boutonne

La commune de Tonnay-Boutonne dispose d’un patrimoine architectural et environnemental étroitement lié à son histoire.

Vous pourrez ainsi découvrir les éléments remarquables ci-dessous en vous promenant à Tonnay-Boutonne ou lors de visites guidées (en période estivale) organisées par Bibiane Bouillon, passionnée d’histoire et d’architecture.

Porte Saint-Pierre

Vestige de son ancienne enceinte fortifiée du Moyen Âge, la ville de Tonnay-Boutonne a conservé cette porte monumentale dont l’origine remonte au XIIème siècle.

Porte Saint-Pierre de Tonnay-Boutonne
Porte Saint-Pierre de Tonnay-Boutonne

Les deux tours sont ornées de cordons à damiers et surmontées de mâchicoulis : elles sont reliées par un arc en ogive.

Cet édifice mesure 10 m de large, 4,50 m de profondeur et 12 m de haut : les deux tours ont un diamètre de 3,30 m.

Eglise Saint-Martin

L’église initialement romane fut bâtie sur l’emplacement de la chapelle du château pour remplacer l’église Saint-Pierre donnée aux moines. Peu à peu abandonnée au XVIème siècle car la majorité des nobles et des seigneurs sont de culte protestant, l’église fut sans doute détruite par le passage d’une troupe Huguenote entre 1568 et 1576.

Eglise Saint-Martin de Tonnay-Boutonne
Eglise Saint-Martin de Tonnay-Boutonne

Vers 1632, Suzanne Brétinauld, Dame de Tonnay-Boutonne, fit bâtir un sépulcre (petite chapelle qui abritait des corps et ossements de protestants) dans le chœur.

Le parlement de Bordeaux ordonnera sa démolition en 1641 : Le culte catholique est rétabli. En déblayant les restes du sépulcre laissés sur place, des fragments de statues de colonnes de l’ancienne église romane sont retrouvés.

La Boutonne

Véritable patrimoine naturel, la rivière offre un chemin de promenades sur 2500 m entre le pont de Tonnay-Boutonne et l’écluse de L’Houmée.

La Boutonne était navigable jusqu’en 1926, titre perdu au profit du chemin de fer qui n’a jamais pu passer par Tonnay-Boutonne pour cause de marais et du refus de la municipalité.

Mairie de Tonnay-Boutonne

En 1789, la « Maison commune » (Mairie et Justice de Paix) fut installée dans la maison que Pandin, le dernier baron de la commune, possédait en ville (à l’emplacement du fond de l’actuelle mairie).

Déplacée au presbytère de 1794 à 1795, elle revint à la maison Pandin jusqu’à la construction de l’actuelle mairie en 1865.

Mairie de Tonnay Boutonne
Mairie de Tonnay Boutonne

Située au cœur du bourg, la mairie est construite sur les bases d’anciennes halles de marché (cf. les grandes arcades au rez-de-chaussée).

Un environnement naturel préservé

Tonnay-Boutonne est situé dans un écrin de verdure que la rivière Boutonne contribue à embellir. De part et d’autre de la rivière promeneurs et pêcheurs se partagent les rives (carpes et anguilles ont été réintroduites durant l’hiver 2012-2013 dans cette rivière qui n’est plus navigable depuis 1926), tandis que sportifs et touristes en apprécient la vue depuis leurs canoës ! Sur les berges de la Boutonne on pourra remarquer les nombreux jardins potagers, fierté des jardiniers locaux, mais aussi les somptueux saules pleureurs qui offrent aux canards de véritables rideaux de scène.

Les paysages de la commune de Tonnay-Boutonne se composent de marais et de terres agricoles ainsi que de 156 hectares de forêt privée (selon le Centre Régional de la Propriété Forestière).

Les champs fleuris de tournesols ou de colza éclairent le village dès les beaux jours. A noter également que les efforts de fleurissement des espaces urbains sont considérables et visibles partout dans le village pour le plus grand plaisir des habitants et visiteurs.

Quoi voir et quoi faire aux alentours ?

Saint-Jean d’Angély

  • L’abbaye royale et les deux tours du XVème siècle
  • Le centre-ville, ses rues pavées, ses maisons à colombage et la tour de la Grosse horloge
  • La Place du Pilori et sa fontaine classée aux monuments historiques
  • Le marché sous la halle et en extérieur
  • Le musée des Cordeliers de Saint-Jean d’Angély (entrée gratuite)
  • Le Quai Bernouet et la base de loisirs (location de bateaux à pédales, canoës, kayak, pêche sur le plan d’eau et dans la Boutonne)

Saint-Savinien

  • Les rues et ruelles du vieux bourg, les falaises et les maisons troglodytiques.
  • L’église roman bâtie entre le XIIème siècle et le XIIIème siècle, sa place et ses sculptures et le belvédère surplombant le village et la Charente.
  • Les quais, le port, les maisons « les pieds dans l’eau » et l’allée des soupirs avec ses cabanes de pêche.
  • L’abbaye des Augustins qui remonte au XIIIème siècle.
  • Le marché sous la halle couverte : le samedi (toute l’année), le mardi et le samedi (saison estivale).
  • L’île aux loisirs de la Grenouillette, ses aires de pique-niques, ses jeux pour enfants, sa piscine, son mini-golf et ses bateaux miniatures.
  • Base nautique de Saint-Savinien : Location de bateaux à moteur et électriques sans permis, canoës, kayak, bateaux à pédales.
  • Port miniature de Saint-Savinien : Locations de bateaux miniatures

Surgères

  • Le château du XIIème siècle a été plusieurs fois modifié au gré des siècles
  • L’église romane Notre-Dame-de-Surgères du XIème siècle que Hugues Maingot fît construire, sous la maîtrise d’ouvrage des Abbés de Vendôme
  • La « Tour Hélène » construite au XIIème siècle, en hommage à Hélène de Fonsèque, dame de Surgères et muse de Ronsard
  • La Porte de la renaissance et son pinacle du 17ème siècle destiné à marquer l’entrée du domaine privé du château
  • Le Porche (porte cochère) du XIIème siècle qui constitue un la principale voie d’accès au château

Saintes

  • L’amphithéâtre gallo-romain, l’un des plus grands et des plus anciens amphithéâtres de la Gaule chevelue – Tél. : 05 46 97 73 85 – Page Facebook
  • L’arc Germanicus, la place Bassompierre et son embarcadère pour découvrir la Charente :
    • A bord du Bernard Palissy II
    • Sur la gabare (bateau à fond plat qui permettait de transporter le frêt sur le fleuve)
  • L’abbaye aux Dames.
  • Le musée archéologique consacré à la vie quotidienne à Mediolanum, sa salle d’exposition et sa salle lapidaire.
  • Le musée de l’Echevinage qui abrite une centaine d’œuvres datées du XVème au XXème siècles (tableaux, sculptures et céramiques).
  • Le musée Dupuis Mestreau qui renferme de riches collections d’art régional du XIXème et XXème siècles par Abel Mestreau
  • Le centre-ville de Saintes et ses rues commerçantes animées, le jardin public près de la place Bassiompierre et ses animations pour petits et grands.
  • L’église Saint-Eutrope et sa crypte, consacrée par le pape Urbain II en 1096 et classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco au titre des « Chemins de Saint-Jacques de Compostelle »
  • La cathédrale Saint-Pierre reconstruite à partir du milieu du XVème siècle avec ses contreforts à pinacles, ses arcs boutants et son imposant clocher-porche haut de 72 m.
  • Les marchés et la foire de Saintes :
    • Marché Saint-Louis le mardi et le vendredi.
    • Marché Saint-Pierre, Place Saint-Pierre (marché couvert et ouvert) le mercredi et le samedi.
    • Marché Saint-Pallais, Avenue Gambetta et Avenue de la Marne, le jeudi et le dimanche.
    • Marché Bellevue, Place des Câtives, quartier Bellevue le jeudi.
    • Foire de Saintes chaque premier lundi du mois.
  • Le Haras National situé dans un parc arboré de 10 hectares à proximité du centre-ville.
  • Le Galia Théâtre situé sur le cour national.
  • La Médiathèque François-Mitterrand – ancien couvent des Jacobins reconstruit au XVème siècle.

Rochefort

  • La Corderie royale dont l’édification fut confiée à Colbert entre 1666 et 1669, le plus long édifice d’Europe de son époque (374 m) qui abrite aujourd’hui le Centre international de la mer.
  • Le chantier de l’Hermione, réplique exacte de la frégate qui permit en 1780 à La Fayette de traverser l’Atlantique pour rejoindre l’Amérique, avec ses mâts gigantesques, ses 2200 m² de voilure et ses kilomètres de cordage…
  • Le Pont Transbordeur construit au XIXème siècle afin de faire face à la demande de circulation entre Rochefort et Echillais, sur lequel vous pouvez embarquer sur une nacelle (dernier pont transbordeur de France)

A quelques encablures de la Côte Atlantique (25 minutes de Rochefort, 40 minutes du bassin de Marennes et de l’île d’Oléron, 45 minutes de la Rochelle et l’île de Ré, 55 minutes de Royan), Tonnay-Boutonne est idéalement situé géographiquement pour profiter de vacances à la campagne, à proximité de l’océan, en toutes saisons.

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Cédric G.
Cédric G.

Rédacteur en chef de Fondarch.lu, je suis passionné par l'architecture, l'art, le design, la déco et les voyages.

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3 commentaires

  1. grossière erreur au début
    il existe deux départements
    La Charente 16 préfecture Angoulême
    La Charente Maritime 17 préfecture La Rochelle

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