Aucune ville en France ne possède la richesse de Nîmes en monuments antiques. Amphithéâtre, temple, remparts, castellum sont uniques par la qualité de leur conservation et leur mise en valeur. Les touristes ne peuvent malheureusement pas admirer les thermes, le théâtre et le cirque, qui existaient bel et bien à l’époque romaine mais dont il ne reste rien !
Table des matières
Que faire à Nîmes, les activités à découvrir
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Booking.comL’aqueduc antique
Pour alimenter les thermes, les fontaines et certaines maisons particulières, les romains durent acheminer l’eau de la fontaine d’Eure d’Uzès jusqu’à Nîmes. Ils construisirent donc un aqueduc. Ponts et tunnels furent nécessaires pour franchir les obstacles naturels de la garrigue.
L’ouvrage commençait à Uzès. L’eau de la source était captée puis l’aqueduc filait vers l’est le long du piémont des collines de l’actuel village de St-Maximin.
Le premier ouvrage imposant de l’aqueduc est le pont de Bordnègre, rendu indispensable du fait du débit particulièrement important de la résurgence de Bordnègre lors des crues (le plus souvent, le ruisseau est à sec).
Ensuite, on trouve un premier tronçon de pont toujours visible dans la campagne alentour Vers. De nombreuses arches sillonnent ainsi la garrigue au milieu des chênes et des genévriers.
Le franchissement du Gardon est bien évidemment assuré par le fameux Pont du Gard; le célèbre monument visité par des milliers de touristes chaque année. Au sud du Pont du Gard, une multitude de vallons imposa la construction de nombreux ouvrages d’art comme le pont de la Sartanette par exemple.
Plus loin, ce sont des tunnels qui furent nécessaires pour franchir la colline entre St-Bonnet et Sernhac. La plaine marguerittoise ne posa guère de problèmes. Un autre tunnel fut creusé sous le mont Duplan en arrivant à Nîmes.
L’aqueduc termine son périple au Castellum, bassin chargé de répartir les eaux dans la ville.
Le castellum
Le Castellum comporte dix bouches qui alimentaient des tuyaux de plomb. Les sorties étaient couplées deux à deux. Trois trous situés au fond du bassin servaient à nettoyer les égouts de la ville grâce à la “vague” créée par l’ouverture soudaine des bondes. Les diverses sorties permettaient de répartir l’eau par quartier.
Le bassin circulaire mesure 5,5 m. de diamètre et 1,4 m. de profondeur. Les tuyaux de plomb et les bondes faisaient 30 cm de diamètre. La pierre de seuil est visible au nord du réservoir, l’eau arrivait par l’orifice carré que l’on peut voir dans la paroi.
Le Castellum est en bon état de conservation, vous pouvez l’admirer rue de la Lampèze.
L’amphithéâtre
Les arènes si vous préférez !
Cent un mètres sur 133, 21 mètres de haut, 60 arches à chaque étage, 34 rangs de gradins, 5 galeries et 126 escaliers, 23000 places assises : voilà un monument à la dimension de l’empire romain. L’époque de construction est sans doute la fin du 1° siècle après Jésus-Christ.
Est-il besoin de rappeler que les combats de gladiateurs se déroulaient dans les amphithéâtres ?
A la chute de l’empire, l’amphithéâtre servit de refuge, on y construisit même un château au XIIe et de nombreuses maisons s’y blottirent au cours des siècles. Les chevaliers des arènes formaient une caste tantôt en lutte, tantôt alliée aux bourgeois de la ville. Lorsqu’un nouveau château construit sur l’emplacement de la porte d’Auguste, prit le relais du “castrum arenae”, les arènes devinrent le refuge des pauvres.
Durant la peste de 1649, on enferma les pestiférés en murant les arcades. Rousseau lors de son voyage en Languedoc fut déçu par le monument, il ne vit que de “vilaines petites maisons produisant un effet disparate et confus”. Au XIXe enfin, on déblaya l’amphithéâtre, de nombreuses pièces antiques furent détruites ou disparurent dans quelques collections privées.
L’année 1813 marqua l’époque moderne avec la première course de taureaux. Depuis, les clameurs n’ont fait qu’amplifier…
L’extérieur du monument est jalonné par quelques vestiges intéressants : Au-dessus de l’entrée principale, deux avant-corps de taureaux, plus loin, à gauche un bas-relief représentant le combat de deux gladiateurs puis, toute proche, la louve allaitant Rémus et Romulus et, pour finir face au palais de justice, des fenêtres jumelées dans une arche murée en petits moellons, vestiges du château du Moyen Âge (chapelle St-Martin), sont les éléments remarquables du “tour des arènes”. Il ne faut pas oublier, au sommet de l’édifice, les trous disposés dans des consoles en saillies. Ces orifices étaient destinés à supporter les 120 mâts du fameux vélum, ancêtre de la “bulle” actuelle. Cette immense toile était manœuvrée par un personnel spécifique (souvent des marins aguerris au maniement des voiles de bateaux) qui disposait d’un escalier de service dérobé permettant d’atteindre l’attique sans déranger les spectateurs. Ce passage se trouve tout en haut de l’édifice au-dessus de la travée 1 (entrée principale).
L’intérieur est remarquable par l’idéale organisation des circulations. Les romains pouvaient entrer et sortir du monument en un minimum de temps grâce aux cinq galeries concentriques situées à différents niveaux et reliées entre elles par de nombreux couloirs. Les gradins sont séparés en trois parties (précinctions) qui indiquent la hiérarchisation de la société romaine.
Les emplacements étaient réservés à certaines castes. Aux premiers rangs, il y avait des places pour les bateliers du Rhône ou de l’Ardèche par exemple. Les gradins supérieurs étaient gravés de sillons tous les 40 cm de façon à délimiter la place de chacun.L’édifice était drainé par des égouts évacuant les eaux de pluie. Des latrines se trouvaient dans les escaliers conduisant à la galerie circulaire supérieure.
Sous la piste, il y avait des souterrains qui servaient de coulisses et de salles des machines. On a retrouvé des contrepoids et une inscription “Cripius Reberrus l’a fait”. Peut-être s’agit-il de l’architecte… de la galerie mais pas des arènes, les sous-sols ont été aménagés postérieurement !Les installations n’étant pas prévues à cet effet, il n’y a jamais eu de Naumachies (combats navals) ni de bêtes fauves à Nîmes. Les romains bénéficiaient d’installations luxueuses dans les amphithéâtres.
Outre le Vélum, des circulations d’eau chaude étaient destinées à refroidir l’atmosphère l’été. Des parfums diffusés par des jets odoriférants embaumaient l’air…
La bulle
Elle offre la possibilité d’organiser des spectacles même en hiver. Son installation très contestée, permet tout de même d’entretenir parfaitement l’édifice en le protégeant des intempéries et en soumettant les structures antiques à de fréquents contrôles. Le projet fut confié à une agence européenne basée à Paris et Stuttgart. La couverture utilise un procédé autoporteur unique en Europe. Elle mesure 85 sur 60 mètres et offre 7000 places assises. Les montages et démontages qui doivent s’effectuer tous les ans, demandent trois semaines de travaux.
L’été, la structure est stockée dans des camions garés dans un entrepôt de la région spécialement construit pour l’occasion. La bulle a été inaugurée en 1988.
Les gladiateurs
Il existait plusieurs catégories de gladiateurs caractérisés par les armes employées. Les Samnites étaient lourdement armés (casque, bouclier, jambière et épée), les Rétiaires demeuraient assez humbles avec leur filet, les Thraces, casqués et munis d’un bouclier et d’un sabre, se révélaient redoutables. Quant aux Mirmillons, souvent Gaulois, ils possédaient peu d’armes et servaient généralement de pâture…
Nîmes devait vraisemblablement posséder un cimetière de gladiateurs, on a retrouvé des inscriptions évoquant des combattants morts dans l’arène.
La maison carrée
Il s’agit d’un temple romain !
Jusqu’au XVIIIe siècle, carré se définissait par quatre angles droits, le carré long était le rectangle et le carré parfait notre carré actuel.
Voici la raison pour laquelle malgré son appellation, la Maison Carrée est de forme rectangulaire
Nous connaissons assez bien la date de construction grâce à l’inscription de la frise de la façade principale déchiffrée par Jean-François Séguier en 1758. Elle précise que le temple fut élevé en l’honneur de Caïus et Lucius César, les princes de jeunesse, fils d’Agrippa et fils adoptifs d’Auguste : la date d’édification se situe au début de notre ère. C’est en observant les clous de fixation que l’érudit nîmois, à force de patience et en s’inspirant de modèles antiques, a trouvé la signification de l’épitaphe.
Un portique entourait la Maison Carrée et s’étendait bien au-delà vers le nord figurant ainsi l’emplacement du forum nîmois. On peut encore observer les bases des colonnes sur l’aire aménagée par Norman Foster autour du temple.
L’histoire de l’édifice est mouvementée et il est quasi miraculeux qu’il soit parvenu jusqu’à nous en si bon état. Propriété des ecclésiastiques, convoité par la duchesse d’Uzès pour en faire un tombeau pour son mari, écurie, église des Augustins, lieu de réunion du Directoire pendant l’époque révolutionnaire, préfecture puis musée ; voici quelques-unes des affectations du bâtiment au cours des âges.
La Maison Carrée mesure 26 mètres sur 13, et 17 mètres de haut. Les colonnes corinthiennes, au nombre de 11 sur les côtés pour 6 de face, sont chacune striées de 24 cannelures. La corniche ornée d’une frise sur trois des côtés est très ornementée. L’édifice est construit sur un podium, on y accède par 15 marches. La corniche à modillons et à caissons et le chêneau orné de têtes de lions, sont sculptés dans le beau calcaire à grain fin de la carrière du bois des Lens (vers St-Mamert).On a relevé quelques imperfections dans les dimensions de la Maison Carrée, par exemple l’écartement entre les colonnes sur le côté gauche varie de 9 cm.
Sur le socle à l’ouest, on peut lire une date : 1822, année de la restauration de l’édifice par l’ingénieur des Ponts et Chaussées Grangent.
L’intérieur du bâtiment renferme une cella précédée d’un pronaos. La porte actuelle est l’œuvre des compagnons du Tour de France, elle date de 1824. Le pronaos possède un plafond à caissons magnifiquement rénové.
A droite de la porte, on remarque un petit coffret, il s’agit d’un contrôleur de ronde. Il en existe un peu partout dans Nîmes notamment sur la façade de l’hôtel de l’Académie, rue Dorée.
Le sous-sol cache une salle voûtée qui fut aménagée en caveau par les augustins.
En 1992, la Maison Carrée a reçu une nouvelle toiture composée de tuiles plates moulées à la main comme le faisaient les romains. Cette couverture est formée de Tegulae (tuiles plates), d’imbrices (couvre-joints) et d’antéfixes (tuiles décorées disposées au bord du toit)
Le temple de Diane
C’est un monument exceptionnel dont on ne connaît pas vraiment l’usage.
Peut-être était-ce une bibliothèque ?
Devant l’entrée, il subsiste les bases de quatre énormes colonnes, un fût est couché sur la droite.
La façade est ouverte par trois arceaux étonnamment irréguliers. En entrant, le visiteur remarque les niches ornées de frontons. De nombreuses colonnes étaient disposées tout autour de cette vaste salle. L’immense voûte est presque entièrement écroulée.
A droite de l’autel central, en levant les yeux, on peut admirer un plafond à caissons qui évoque assez bien la richesse de l’ornementation du monument primitif. L’édifice fut donné aux religieuses bénédictines en 991 qui, chassées par les guerres de religion, l’abandonnèrent en 1592.
Le temple de Diane subit alors des dégradations considérables et les ruines ne furent déblayées qu’en 1750.La dénomination temple de Diane donnée vraisemblablement par un érudit poète du XVIIe siècle, est restée au bâtiment dans lequel on n’a pourtant rien trouvé qui accréditerait cette appellation.
De nombreux compagnons du Tour de France, ont gravé leurs noms sur les pierres de taille.
Les remparts
Nîmes, les remparts romains furent construits à l’époque augustéenne.
A l’origine, ils comportaient quatre-vingts tours, dix portes et formaient une enceinte de six kilomètres de long.
Il existe de nombreux vestiges de cette muraille. Les plus connus sont la Porte d’Auguste ou la Tour Magne mais, en cherchant bien, on peut découvrir des courtines ou bien des bases de tours dans des endroits vraiment insolites.
Une promenade vous tente-t-elle ? suivez le guide…
En partant des arènes, l’enceinte antique filait vers l’ouest. On retrouve les bases d’une tour et des fragments de murs dans le jardin de la clinique St-Joseph rue Alexandre Ducros. Plus loin, on trouve la porte de France qui, à l’origine, était la sortie conduisant à Narbonne et en Espagne. Rue des Tilleuls, à côté de la rue des Abattoirs, la base d’une tour se cache dans les sous-sols d’un immeuble.
Depuis la rue, en se penchant vers une grande baie vitrée, on découvre les vestiges qui constituent un spectacle insolite et peu connu des Nîmois. Plus loin encore, les remparts se situaient vers la clinique Kennedy (à l’amorce de la rue Barbes) puis tournaient vers le nord où l’on retrouve un fragment de tour dans un mur de propriété rue Montaury. Les vestiges forment un demi-cercle face à la maison des Charmerettes (N°29).
Du sommet de la colline de Montaury, l’enceinte romaine est visible sur le parking du préventorium, le mur est couvert de végétation mais c’est bien lui ! Ensuite, pour suivre le tracé des remparts, il faut aller rue du Rempart Romain.
A gauche, à l’amorce de la carrière, le mur est visible derrière quelques maisons. Dans le haut, il se confond avec une clôture moderne. L’étape suivante est la Tour Magne puis les vestiges disparaissent.
La rue des Gazons est construite sur la courtine romaine, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle cette rue est surélevée. Des moellons antiques se trouveraient intégrés dans les moulins (rue des Moulins). Au mont Duplan, l’enceinte passait sous l’actuel planétarium.
La porte d’Auguste est le vestige le plus connu des remparts et devant les arènes, nous terminons le tour de la cité romaine en admirant la base d’une tour et un reste de courtine. Ces divers vestiges permettent d’apprécier la différence de niveau du sol entre les époques antiques et actuelle.
La porte d’Auguste
Il s’agit de l’entrée principale de la cité romaine.
Elle était située sur la via Domitia et faisait partie des remparts.
La porte possède deux larges passages destinés aux charrettes et deux plus petits qui étaient utilisés par les piétons. Elle était flanquée de deux tours dont le tracé est toujours visible sur le trottoir.
La façade est ornée de pilastres d’ordre corinthien et les clefs de voûtes représentent des têtes de taureaux. À l’origine, deux édicules devaient abriter des statues. La colonne centrale serait la borne milliaire servant de point zéro sur la voie Domitienne vers l’est. En travers de la façade, une inscription est toujours visible. Elle a permis de dater précisément la porte et donc les remparts nîmois : 16 ou 15 av. J.C.
L’ensemble possédait un étage qui est détruit de nos jours. L’espace situé derrière la porte formait une cour qui devenait un véritable piège pour les éventuels agresseurs qui se retrouvaient coincés à la merci des soldats placés au premier étage.
La statue d’Auguste visible actuellement, fut offerte à la ville par Mussolini. Il s’agit d’une réplique d’une sculpture antique. Sur le mur de la maison adossée au petit square, on découvre une sculpture moderne représentant la louve allaitant Rémus et Romulus.
Au Moyen Âge, un château engloba la porte. Il y eut de nombreux seigneurs durant plusieurs siècles. Ce castel fut souvent assailli, trois sièges sont restés dans l’Histoire par la violence des batailles. À la Révolution on démolit le château, la porte fut alors découverte. Les fouilles de 1848 permirent la présentation actuelle du site.
La voie Domitienne
C’est la plus ancienne voie romaine de Gaule. En Narbonnaise, elle permettait de relier le Rhône aux Pyrénées. Elle avait le parcours suivant : Beaucaire – Nîmes – Montpellier – Béziers – Narbonne – Perpignan.
En Provence, elle se dirigeait vers les Alpes pour franchir la frontière à l’actuel col du mont Genèvre près de Briançon. Le tracé remonte à la mythologie grecque.
En effet, Heraklès aurait suivi le même itinéraire pour revenir du jardin des Hespérides où il réalisa un de ces fameux travaux.
En réalité, les Massaliotes devaient emprunter cette voie pour rallier Agathé; l’antique Agde. Le second personnage lié à la voie Domitia est Hannibal qui, avec ses éléphants, traversa toute la Gaule et les Alpes pour attaquer les romains en 218 av. Jésus-Christ. Ils empruntèrent, eux aussi, le même cheminement.Mais la voie est surtout marquée par l’époque romaine.
Les Romains s’installent en Gaule en 122 av. J.C. avec la fondation d’Aquae Sextiae (Aix-en-Provence). En 117 av. J.C., Domitius Ahénobarbus fonde Narbonne qui devient la capitale de la future province romaine.
Les conquérants ont vite besoin d’axes routiers pour relier toutes ces cités et, tout naturellement, la Via Domitia, du nom de son concepteur Domitius Ahénobarbus, est mise en chantier sur les anciens tracés grecs et gaulois. Des bornes sont placées, la chaussée est relevée, l’ancêtre de nos routes modernes voit le jour.
Les bornes milliaires
Pour faciliter les déplacements des romains, il fallait des repères de distance au bord des routes. Des bornes furent donc mises en place tous les milles romains (1481 mètres = 1000 pas).
Ces bornes milliaires sont constituées d’une colonne en pierre sur laquelle on trouve une inscription relative à la distance en milles mais aussi une épitaphe qui indique quel empereur a fait élever la borne.
Il est possible, comme c’est le cas à Beaucaire par exemple, que plusieurs milliaires se trouvent côte à côte. Il suffit pour cela que des aménagements soient effectués sous les règnes d’empereurs différents. On a recensé 67 bornes milliaires encore visibles sur la Via Domitia.
Le musée archéologique de Nîmes en possède 17.
Domitius Ahénobarbus
Cneius Domitius Ahénobarbus prend la succession de Sextius en 127 av. J.C. Il devient alors consul de la province Transalpine en 121. Il gagne des batailles décisives contre les tribus celtes grâce notamment à l’emploi d’éléphants qui terrorisent les Gaulois. Après son Triomphe à Rome, Domitius revient en Transalpine en 120 av. J.C. Il fonde alors Narbonne et met en chantier la voie qui porte son nom.
En 117 av. J.C., il devient Impérator de Transalpine, il jouit du pouvoir absolu sur la province conquise. Néron est un empereur apparenté à Domitius Ahénobarbus.
La tour Magne
C’est une construction octogonale de 32 mètres de haut qui était la tour principale de l’enceinte augustéenne de Nîmes.
Construite en 15 av. J.C. sur un édifice celte qu’elle a totalement englobé, elle servait de tour de gué bien sûr.
L’architecture est vraiment étonnante. Bien qu’elle soit très endommagée, on arrive à différencier les divers niveaux de la tour. Au sud, une rampe d’accès coudée conduisait sur une plate-forme au premier étage.
A la base de l’édifice, on voit des niches gigantesques assez énigmatiques. Plus haut des pilastres encastrés restent au nombre de dix. Au-dessus, il y avait encore un étage primitivement, des bases de colonnes l’attestent.
Dans la face ouest presque entièrement ruinée, un mur moderne cache l’escalier permettant d’accéder au sommet. En observant l’édifice, on reconnaît les parties rénovées par l’absence de trous de boulins destinés à maintenir l’échafaudage nécessaire lors de la construction antique. Au pied de la tour, un olivier “arbre de la Paix” et une plaque avec une citation de Mistral sont deux éléments qui attirent les plus curieux.
Depuis le sommet, on découvre un vaste panorama sur toute la région. Par temps clair, on voit le mont Ventoux, les Alpilles, le pic St-Loup et même Aigues-Mortes. François Traucat, un pépiniériste du début du XVIIe, voulut creuser la tour afin de découvrir un trésor que les prévisions de Nostradamus plaçaient immanquablement dans le monument romain.
Des travaux insensés mirent en péril les finances du jardinier mais surtout la stabilité de l’édifice à tel point que l’on dut le consolider par un pilier intérieur. En 1843, sur les plans de Charles Questel, on construisit un escalier pour accéder au sommet du monument.
La tour servit à de multiples usages, poste de vigie à l’origine, tour du télégraphe au XIXe, les Allemands l’utilisèrent également en 39-45.
Les mosaïques nîmoises
Plusieurs mosaïques ont été découvertes lors des fouilles à Nîmes. Voici une description des plus connues
Le mariage d’Admète
La légende
Admète, roi de Phères en Thessalie prit part à l’expédition des Argonautes (navigateurs grecs partis sur le navire Argo, à la recherche de la toison d’or) et à celle dirigée contre le sanglier de Calydon. Il demanda la main d’Alceste, fille de Pelias, roi d’Iolchos qui exigea que le prétendant vienne chercher sa fiancée sur un char tiré par des bêtes sauvages. Grâce à l’aide d’Apollon qui durant une année, fut berger du troupeau d’Admète, celui-ci n’eut aucun mal à réussir le défi.
La mosaïque
Elle possède des dimensions considérables : 52 m². Elle représente Admète sur son char tiré par un lion et un sanglier, le roi est assis sur son trône. Alceste lance un regard admiratif à son futur époux. L’ensemble est entouré d’un rinceau de feuilles d’acanthe et de divers animaux ; un chien poursuivant un lièvre, un lion, des serpents, une grenouille et même des escargots. La mosaïque fut découverte lors des travaux de constructions des halles en 1882. L’ensemble est exposé dans l’atrium du musée des Beaux-Arts.
Le sommeil d’Endymion
La légende
La légende possède plusieurs interprétations, en voici une : Endymion était un berger célèbre pour sa beauté. La déesse Diane s’en éprit mais Jupiter, son père, furieux de cet amour pour un mortel, plongea Endymion dans un sommeil éternel.
La mosaïque
Endymion est nu au pied d’un arbre sur le mont Latmos, sa demeure. Un chien est couché à, ses côtés tandis qu’un amour semble appeler du geste quelqu’un, peut-être Diane ? La mosaïque se trouve au musée archéologique.
Bellérophon
La légende
Petit fils de Sisyphe, Bellérophon tua la Chimère en chevauchant Pégase le cheval ailé. La Chimère était un monstre à tête de lion, corps de chèvre et queue de dragon, elle vomissait des flammes. C’est un morceau de plomb placé au bout de la lance de Bellérophon qui la tua. Elle cracha du feu qui fit fondre le métal. Le liquide brûlant, en pénétrant dans la gorge de la Chimère, provoqua sa mort…
La mosaïque
Elle représente Bellérophon monté sur Pégase. Le héros est en train de tuer la chimère avec sa lance. Les quatre saisons sont figurées dans les écoinçons de la mosaïque qui fut découverte en 1950, boulevard Gambetta. Nîmes devait posséder bien d’autres vestiges fabuleux à jamais perdus. Le vandalisme, les remplois dans les constructions du Moyen Âge, les vols, et voici autant de chefs-d’œuvre perdus. Fort heureusement, il reste de nombreuses découvertes à venir, peut-être même découvrira-t-on un jour le fameux temple de Plotine que tous les archéologues cherchent vainement depuis un siècle. Certains l’ont placé sous le palais de justice, d’autres, rue du Rempart Romain. En définitive, tout le monde en parle et personne ne l’aperçoit. Peut-être devrait-on le rebaptiser “temple de l’Arlésienne”…