L’Art déco se distingue par son amour particulier pour les lignes droites. Il crée souvent des motifs géométriques distinctifs qui sont représentatifs dans la ville de Lyon. On peut citer plusieurs bâtiments emblématiques tels que le palais de flore ou le garage Citroën. En dehors de ceux-là, il en existe plusieurs autres qui sont peu connus.
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Les 6 œuvres architecturales style Art déco à Lyon
Au cours du début du XIXe siècle, Lyon n’était pas assez disposé à s’ouvrir à l’art. Mais près de 10 ans plus tard, une vraie évolution se fait sentir.
De nombreux bâtiments d’Arts décoratifs sont construits dans différents arrondissements. Le 6e arrondissement est celui dans lequel on en trouve en grand nombre. Aujourd’hui, les Arts décoratifs s’appellent aussi « Arts déco » et englobent l’architecture et le type de déco utilisé à l’intérieur.
Le Palais de Flore
Il dispose d’une coupole et d’une terrasse que les Lyonnais surnomment aussi « casques anglais ». La construction du palais date de 1930 et c’est Clément Laval qui s’en est occupé. Le palais mesure 40 mètres, compte 10 étages et tient grâce à une structure métallique et des murs en briques creuses.
Non loin de là, à deux pas de la gare des Brotteaux – notons qu’il s’agit de l’un des plus beaux bâtiments industriels de Lyon, construit en 1905 dans le style post-haussmannien et qui n’est plus desservi par les trains depuis l’ouverture de la gare de la Part-Dieu en 1982 -, on change d’échelle avec le Palais de Flore, ancien plus haut bâtiment de France.
Bordé par le boulevard Jules-Favre à l’est, la rue Waldeck-Rousseau à l’ouest et la rue Fournet au nord, cet immeuble d’habitation construit en 1930 par l’architecte Clément Laval occupe un îlot entier.
Avec une charpente métallique, dix étages et pas moins de 40 mètres de hauteur, il était alors le plus haut bâtiment de France. Celui-ci, dit bucolique – Flore ayant été dans l’Antiquité une déesse des fleurs, des jardins et du printemps – le Palais de Flore n’est alors pas ordinaire dans le quartier.
Au-delà de son énormité – adoucie par la présence de baies vitrées et de ferronneries géométriques qui rythment les grandes façades -, l’immeuble dispose de garages privés en sous-sol, ce qui en 1930 n’était pas courant vu le nombre de voitures en France, dont la sortie se trouve au 8 boulevard Jules-Favre.
Autre particularité, les terrasses sont « couronnées » de trois coupoles surnommées les « casques anglais ». Autre temps, autres références, aujourd’hui, on parlerait volontiers de soucoupes volantes. L’édifice bénéficie du label Patrimoine du XXe siècle.
A quelques centaines de mètres, la tour Oxygène et ses 115 mètres semble narguer le Palais de Flore, qui a depuis longtemps perdu sa place de plus haut bâtiment de France.
Le garage Citroën
Le garage Citroën de Lyon est un bâtiment en béton armé construit en 1932, situé dans le 7ème arrondissement de Lyon. Il a été construit par Maurice-Jacques Ravazé, architecte en chef de Citroën, et est le seul bâtiment de ce style qui subsiste aujourd’hui.
Il a été inscrit aux Monuments historiques en 1993 et a été rénové en 1996 et 2011-2015. Il abrite maintenant un garage, des places de parking, des bureaux et un grand hall de style Art déco.
L’immeuble Le Barioz
Il est l’un des plus beaux bâtiments de la ville et est facilement identifiable à cause de sa taille. En effet, il est fait avec du ciment, mais des briques rouges servent de renfort aux fenêtres.
L’immeuble situé au 7 quai du Général-Sarrail, propriété de Jean Barioz, fabricant de soie, a été construit par les architectes lyonnais L. et C. Donneaud de 1929 à 1932. Il était destiné à abriter l’entreprise de soierie et la résidence de la famille.
Accolé à deux autres bâtiments, il rompt l’homogénéité de l’alignement du quai par ses volumes et la composition de ses façades. La parcelle rectangulaire qu’il occupe présente une façade tournée vers le fleuve, ce qui permet d’aménager une cour peu profonde en fond de parcelle.
Le bâtiment de 9 étages a ses quatre premiers étages dédiés à un usage commercial et les deux derniers à des logements. Construit avec une structure en béton armé et équipé d’un chauffage central au fioul, le bâtiment présente une composition de façade originale et audacieuse. Les rythmes verticaux combinent une utilisation rare du béton (les quatre piliers) et de la brique rouge pour la base de la fenêtre, créant un jeu de pleins et de vides.
Les fenêtres sont équipées de volets roulants. Au dernier étage, des balcons en ciment découpés arrêtent le développement vertical des baies vitrées. Plus haut, un demi-dôme est encastré dans le pignon du bâtiment. Mais l’intérêt principal de la composition réside dans le couronnement du bâtiment : il prend l’aspect d’un pignon à redents, au sommet duquel se nichent deux têtes colossales qui représenteraient Minerve et Mercure.
La façade se distingue donc par un schéma décoratif que l’on peut admirer de loin. L’espace intérieur était divisé en fonction de leur fonction, qu’il s’agisse de commerces ou de logements. L’entrée centrale était un passage pour voitures permettant à celles-ci d’entrer et de rejoindre le garage du rez-de-chaussée, où l’on pouvait prendre l’ascenseur.
La loge du concierge était située juste derrière. Un espace de manutention était également aménagé au rez-de-chaussée, desservi par deux ascenseurs.
Après des modifications effectuées par Jean Barioz, l’espace de manutention a été remplacé par un magasin, ce qui a rendu l’utilisation des ascenseurs obsolète et ceux-ci ont été supprimés. Un mur a été érigé dans le garage pour séparer l’allée des voitures de celle des locataires, ce qui donne accès à un escalier en colimaçon avec un palier à double volée, dont les marches sont courbes. L’ascenseur est installé au cœur de l’escalier.
Le rez-de-chaussée est surmonté de quatre étages occupés par des commerces, auxquels on accède par un escalier en colimaçon avec palier à double volée. Au septième étage, un grand appartement est aménagé. Les pièces de réception, salon et salle à manger, sont tournées vers le quai. Un studio est aménagé face à la loggia. A l’arrière se trouvent les espaces privés : trois chambres, une salle de bain et une petite cuisine.
La bourse du Travail
La Bourse du Travail de Lyon, construite entre 1929 et 1936 par Charles Meysson, architecte en chef de la ville, possède une décoration intérieure réalisée en 1936 par différents artistes et artisans lyonnais. La grande salle de spectacle a été modifiée en 1971, il n’y a donc pas de photos de l’intérieur.
La façade de l’édifice est caractéristique de l’Art Déco avec des éléments tels que la typographie, les fenêtres hexagonales, la marquise en béton armé avec angles saillants et l’entablement du toit.
Le central téléphonique Lalande
Le bâtiment Art Déco connu sous le nom de Central Téléphonique Lalande à Lyon se situe dans le quartier Brotteaux, dans le VIème arrondissement. Il a été construit en 1928, mais il y avait un projet de le transformer en musée des télécommunications qui semble maintenant abandonné. Il porte toujours le logo Orange, mais il est actuellement désert.
La façade comporte 20 bas-reliefs de grandes dimensions représentant des motifs floraux complexes, qui peuvent rappeler la complexité du réseau téléphonique automatique de l’époque. Une photo d’époque montre que l’édifice avait un étage de moins, il est donc impossible de savoir quand le troisième étage a été ajouté.
La flèche du cinéma Pathé
Le cinéma Pathé-Bellecour, bien connu des habitants de Lyon, est caractérisé par sa tour Art déco de 33 mètres de haut, surmontée par le coq emblématique de la marque. Il a été construit en 1932 par l’architecte Eugène Chirié, pour la maison Pathé, et remplaçait l’ancien casino Kursaal. Il possède une capacité de 1600 places. Il a été rénové dans les années 90, mais sa façade originale a été préservée.