Tout savoir sur les orgues liturgiques

Les orgues ont toujours fasciné. Contrairement aux autres instruments de musique, ils ne sont pas très communs. Reconnaissables à leur forme très singulière, ils sont principalement utilisés dans les églises, d’où l’appellation d’orgues liturgiques. Ils sont caractérisés par une constitution et un fonctionnement singuliers. Envie de tout savoir sur ces instruments ? Nous vous disons tout ! 

Histoire de l’orgue liturgique

Il faut savoir que l’orgue n’a pas toujours fait partie de l’espace religieux, étant utilisé dans l’Antiquité pour les services des banquets ou des jeux de cirques. Ses origines ont donc d’abord été païennes

Ce n’est que progressivement que l’orgue est entré dans la liturgie, à commencer par les monastères. A partir de là, son histoire a été rattachée à la tradition ecclésiale et son appartenance au culte rituel catholique s’est confirmée à travers le temps. Il tient sa réputation « liturgique » du fait qu’il est spécialement utilisé pour l’animation musicale du culte catholique. C’est ainsi que l’orgue liturgique a vu le jour. 

Après avoir fait du chemin jusqu’aux églises, l’orgue a gardé depuis lors de la réputation d’instrument traditionnel. Selon les pères du Vatican II, le son qu’il produit est tel qu’il est capable « d’apporter aux cérémonies de l’Eglise un éclat admirable » et « d’élever les âmes vers Dieu et le ciel de manière puissante ». 

C’est d’ailleurs ce qui a permis à l’orgue d’être définitivement associé aux instants et à l’espace rituels. Son lien avec la liturgie est tel que le voir dans un espace permet de dire qu’on est certainement dans une église. Il intègre totalement le mobilier ecclésial, au même titre que l’autel, le baptistère ou la chaire. Plus qu’aucun autre instrument de musique, l’orgue fait « Église ».

L’orgue est utilisé non seulement pour sortir de l’ordinaire des cultes grâce au son très caractéristique qu’il produit, mais aussi pour honorer les célébrations au sein de l’Église, notamment les funérailles auxquelles l’instrument apporte toute la dimension religieuse. 

L’orgue dans sa dimension musicale

Avant d’être un objet liturgique, l’orgue est avant tout un instrument de musique qui intrigue aussi bien dans sa forme que dans son fonctionnement. C’est l’un des rares instruments à se classer dans deux catégories : celle des instruments à vent et des instruments à clavier. 

L’instrument à vent

Instrument à vent, l’orgue capable de produire du son grâce aux nombreux tuyaux dont il est équipé. Fonctionnant comme une flûte, chaque tuyau est conçu de sorte à produire un son suivant une gamme donnée alors que l’instrument est alimenté par une soufflerie. 

De manière générale, l’orgue en tant qu’instrument à vent se constitue des éléments qui suivent :

  • la tuyauterie qui regroupe l’ensemble du matériel sonore ;
  • la soufflerie qui se compose de plusieurs réservoirs destinés à produire du vent ;
  • le sommier qui permet au vent d’arriver jusqu’aux tuyaux.

L’instrument à clavier 

L’orgue est aussi un instrument à clavier ; c’est d’ailleurs le plus vieil instrument à clavier au monde, le clavier ayant été créé spécialement pour lui. Selon les modèles, il est équipé d’un ou plusieurs claviers selon les modèles. C’est le seul instrument de musique au monde à pouvoir intégrer plus de 2 claviers ; certains modèles pouvant intégrer entre 3 et 7 claviers. 

Outre les claviers, l’orgue est également équipé d’un pédalier. Il s’agit d’un clavier servant à jouer de la musique avec le pied. 

L’ensemble des commandes et des claviers sont regroupés dans ce qu’on appelle la console de l’orgue

L’orgue dans sa dimension liturgique 

Le caractère liturgique de l’orgue ne tient pas uniquement à sa place au sein de l’Église. Il faut savoir que la plupart des orgues liturgiques sont fabriqués sur mesure, selon les nécessités liées à sa fonction. Plusieurs critères sont donc pris en compte. 

L’édifice qui l’abrite 

L’orgue est un instrument fabriqué sur mesure et le plus souvent à la main. Ce qui veut dire que chaque modèle est unique. En tant qu’instrument sur mesure, l’orgue est fabriqué pour s’adapter à l’édifice qui l’abrite. Voilà pourquoi la plupart des orgues liturgiques sont non seulement fixes (par opposition aux orgues mobiles), mais aussi très massifs. 

En fonction de l’édifice pour lequel ils sont fabriqués, on rencontre les modèles ci-après :

  • les orgues liturgiques pour chapelle ;
  • les orgues liturgiques pour paroisse ;
  • les orgues liturgiques pour basilique ;
  • les orgues liturgiques pour collégiale ;
  • les orgues liturgiques pour cathédrale, etc. 

Le positionnement du buffet

L’adaptation se fait non seulement en fonction de la taille de l’édifice, mais aussi du positionnement du buffet. Il faut savoir que le buffet est le meuble dans lequel sont regroupés tous les composants de l’orgue, à savoir la console, la tuyauterie, la soufflerie et le sommier. 

Plusieurs configurations sont possibles et l’orgue liturgique peut être placé :

  • au niveau du balcon, plus connu sous le nom de tribune ; 
  • au-dessus de la chair et de l’autel ; 
  • dans le chœur à même le sol ; 
  • sur le côté de la nef ;
  • dans le transept ; 
  • dans le triforium ; 
  • sur le jubé. 

En fonction de son positionnement, l’instrument peut être doté de plusieurs équipements, à savoir :

  • un miroir pour que l’organiste puisse suivre l’évolution de l’office religieux ; 
  • un téléphone pour que l’organiste puisse contacter l’organiste de chœur pendant l’office religieux.

L’harmonisation 

L’orgue se doit également d’être harmonique. L’harmonisation en facture instrumentale permet de régler les différents composants de l’orgue de sorte qu’il puisse produit un timbre adapté. Plusieurs éléments influent sur l’harmonisation d’un orgue liturgique. Au nombre de ceux-ci, on recense :

  • le matériau des tuyaux qui peuvent influencer le son (plomb ou étain) ; 
  • les hauteurs des bouches ; 
  • les mesures de l’instrument ; 
  • les réglages du vent et la pression ; 
  • le traitement du biseau. 

Les réglages de l’harmonisation ne sont pas les mêmes selon l’espace dans lequel l’orgue liturgique est installé (chapelle, église, cathédrale, etc.). Ils s’adaptent également au rôle que doit jouer l’instrument, selon qu’il sera utilisé comme soliste ou qu’il doit s’intégrer à un ensemble (d’autres instruments ou chœurs). 

Les différents types d’orgues liturgiques 

La typologie des orgues liturgiques est non exhaustive. Elle dépend d’un certain nombre de facteurs qui découlent des spécificités de ces instruments. Malgré tout, les orgues liturgiques peuvent être regroupés dans 4 grandes familles. 

Les orgues liturgiques selon leur constitution 

Selon la constitution, il existe des orgues liturgiques avec un nombre de claviers très varié. Il varie entre 1 et 7, en fonction du modèle. 

En outre, on recense aussi les orgues liturgiques non équipés de pédaliers et ceux qui en disposent. Sachant qu’il existe plusieurs sortes de pédaliers, il existe également plusieurs types d’orgues liturgiques avec pédaliers. 

Les orgues liturgiques selon la mobilité 

Selon la mobilité, il existe deux types d’orgues liturgiques : les modèles mobiles d’une part, caractérisés par une taille menue, et les modèles fixes beaucoup plus massifs. 

Les orgues liturgiques selon la transmission

Avec l’évolution des orgues liturgiques dans le temps, leur transmission s’est considérablement diversifiée. C’est ainsi qu’il existe désormais : 

  • les orgues mécaniques ; 
  • les orgues pneumatiques ; 
  • les orgues électropneumatiques ; 
  • les orgues électromagnétiques ; etc. 

Les orgues liturgiques selon la fonction 

Selon l’usage, il existe deux types d’orgues :

  • l’orgue principal le plus souvent installé dans la tribune ; 
  • l’orgue de chœur positionné à côté du chœur de l’église ou dans l’abside et qui se caractérise par une forme plus menue et son caractère mobile. Son rôle est d’accompagner l’assemblée. 

En définitive, les orgues liturgiques tiennent leur réputation de la place dans l’Eglise et à l’animation des cérémonies religieuses. C’est ce qui lui permet d’avoir une dimension à la fois musicale et liturgique.

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Cédric G.
Cédric G.

Rédacteur en chef de Fondarch.lu, je suis passionné par l'architecture, l'art, le design, la déco et les voyages.

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