Arts – La critique de la semaine : Hugo et Matisse

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La critique est un commentaire expert et subjectif sur l’actualité culturelle. Cette semaine, la critique se penche sur l’exposition « Matisse – Comme un roman » au Centre Pompidou et « Dessins », le livre de Victor Hugo. Les commentaires sont faits par les critiques Sally Bonn, maîtresse de conférences et Corinne Rondeau également maîtresse de conférences.

La critique de Victor Hugo

Victor Hugo, de son vivant, n’a pas voulu présenter ses dessins. Toutefois, des artistes de renom ont reconnu son talent et son audace. C‘est le cas de André Breton qui voit dans ces tableaux une puissante imagination débordante. Il est gardé dans les maisons de Victor Hugo à Paris des centaines de feuillets comportant les chefs-d’œuvre de l’artiste. 

Les directeurs desdites maisons s’attellent à suivre, au fil des ans, la fièvre graphique qui a animé le célèbre poète. Son ouvrage étale la spectaculaire fécondité et la liberté dont fait preuve l’artiste à travers sa plume qui ne cesse de fouiller l’obscurité.

Selon Sally Bonn, Victor Hugo est vraiment entré dans l’histoire de l’art. À travers le livre, on remarque surtout qu’il n’est pas seulement un écrivain qui dessine. Dans son livre, on trouve des propositions qui font référence aux peintures des années 50.

Pour Corinne Rondeau, les esquisses de Victor Hugo sont une véritable source d’énergie. Il développe une sorte d’image sensorielle où tout est instable.

Matisse

Lorsque Louis Aragon a été mis au défi de faire un portrait de Matisse, il a répliqué que ce serait possible si c’est un roman. Cette conversation, qui a commencé en 1941 à Nice, aboutira sur le livre « Henri Matisse, roman ». L’œuvre présentée au centre Pompidou propose un cheminement intérieur comme au travers d’un livre, il permet d’avoir un aperçu de ce qui se passe.

Elle montre surtout comment l’artiste, qui est confronté aux enjeux de son époque, exécute une écriture pour chaque objet. Il s’agit de nouveaux signes plastiques qui donnent un aperçu sur ce que Aragon appelait cet espace d’un roman qui commence.

Pour Corinne Rondeau, le catalogue est parfait sur un plan rétrospectif. Il met en valeur les moments où le travail de Matisse se resserre ou se desserre.

Sally Bonn, pour sa part, apprécie le catalogue favorablement, même si les reproductions ne font pas honneur à l’éclatement des couleurs. Rétrospectives, on comprend surtout que Matisse a passé une partie de son temps à travailler sur la composition, à l’instar d’un jongleur. L’exposition « Matisse – Comme un roman » est disponible en ligne en attendant une éventuelle réouverture du centre.

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