La suite de notre périple aux Etats-Unis nous conduit en Amérique du Sud et plus précisément au Pérou.
Lima
12-13 septembre
Nous posons le pied sur le sol péruvien vers 8h30, et prenons un taxi pour rejoindre notre hôtel réservé dans le centre de Lima. La balade en voiture est sportive, notre chauffeur se faufile dans un trafic relativement dense, le tout dans une caisse un peu défoncée. Le trajet nous fera découvrir des quartiers pauvres en périphérie, avec des maisons colorées de deux étages (un troisième semble pouvoir être érigé un jour avec des ferrailles en attente), les rues et trottoirs sont relativement propres, exception faîte de quelques zones de décharges.
La ville est très vivante, l’activité est intense, beaucoup d’hommes, femmes et enfants dans les rues, et beaucoup de chiens aussi (la plupart semblent errants). Malgré la pauvreté évidente, l’atmosphère n’est pas malsaine ni désolant.
Nous commençons la visite du centre historique de Lima. A cause des tremblements de terre, pratiquement rien ne subsiste de la période s’écoulant de la fondation de Lima en 1535 par le conquistador espagnol Francisco Pizarro, à 1736, date du dernier tremblement de terre. L’architecture y est donc assez décousue mais on peut néanmoins encore admirer quelques anciens édifices coloniaux. Une bonne rénovation permettrait de mettre à jour de très belles façades et cours intérieures. Le cœur de la ville est marqué par la place Mayor, grande place bien fleurie avec des bancs, animée toute la journée.
La place est bordée d’édifices néocoloniaux à arcades, de la cathédrale, et du palais gouvernemental, où chaque jour à 12h, la relève de la garde se fait en musique, spectacle haut en couleur, un peu moins guindé qu’à Buckingham. Nous nous baladons dans la rue piétonne de San Juan, artère principale commerçante et les visites de nombreuses églises, dont l’Eglise et Couvent San Francisco et ses catacombes… Les Péruviens semblent très pieux, il y a de nombreuses églises, où se tiennent plusieurs offices par jour, et elles ne sont jamais vides.
Dans la nuit, un mini séisme nous fait tomber de la poussière sur le coin du nez. Ils sont courants ici, la population y est habituée.
Le lendemain, nous continuons l’exploration des différents quartiers de la ville dont celui du Barrios Altos, où se trouve le Mercado Central. Sous ses halles, le marché est sectorisé selon les produits : boucherie, poissonnerie, fruits & légumes… odeurs et couleurs sont au rendez-vous. Pour continuer la promenade, nous empruntons les transports en communs, nous choisissons de prendre un Collectivo, sorte de mini bus, où s’entassent une trentaine de personnes. Une fois de plus la conduite est sportive et la montée et descente du bus également. En effet, celui-ci ne marque pas toujours un arrêt franc, il faut donc avoir le pied alerte et bien se cramponner !
Nous arrivons dans le quartier Miraflores, plus moderne, celui-ci a été investi par les classes plus aisées qui s’y sont installées dans des immeubles récents. D’anciennes quintas ou villas donnent tout de même du charme à ce quartier. Nous terminons par le quartier du Barranco, avec ses jolies façades colorées, de maisons à deux étages avec balcons, et de jolies promenades qui aboutissent à la mer. Nous reprenons le bus, avec fou rire garanti. Mais bien fatigués, nous manquons de peu louper notre arrêt et de se retrouver sur les hauteurs de la ville, où les bidonvilles se sont installés.
Lima est devenue très vite une mégalopole de 8,5 millions d’habitants (environ un tiers de la population péruvienne). Et bien sûr, on ne peut pas ignorer la pauvreté évidente. Malgré ses avenues embouteillées et ses concerts de klaxons, nous en gardons un bon souvenir. Car c’est aussi une ville débordante d’animation avec ses commerces et petits vendeurs de rues et sa population très accueillante. Elle nous a donné l’envie de découvrir plus encore le Pérou.
Paracas
14 septembre
Nous commençons l’immersion dans le pays avec les bus qui relient les villes principales du pays, une véritable aventure humaine. Le réseau est dense avec de nombreuses compagnies de bus, il sert à la fois de transport collectif et de marchandises, on y trouve quelques touristes routards bien sûr, mais surtout la population locale, de tout âge. Une riche expérience. Le voyage n’est pas de tout repos, des films au son criard sont diffusés en continu.
Les arrêts sont fréquents et à chacun d’eux, des petits vendeurs en profitent pour monter dans le bus pour vendre des boissons ou snacks de toute sorte. Parfois, ils font leurs transactions depuis l’extérieur échangeant produit et monnaie à l’aide d’une perche par les fenêtres du bus. Le moins qu’on puisse dire c’est que ça ne manque pas d’animation.
Nous rejoignons Pisco située à 200 kms de Lima, en 3h30 environ. Mais finalement la ville ne semble pas être une étape indispensable, en grande partie détruite par un tremblement de terre en 2007, on y trouve encore surtout des baraquements.
Nous continuons notre chemin en direction de Paracas, petite station balnéaire située au sein d’une réserve nationale. Arrivant en fin d’après-midi, nous nous contentons d’une petite balade en bordure de plage, où villas et hôtel luxueux sont alignés. Un contraste énorme avec les routes non goudronnées de la ville et les maisons de fortune qui la composent en majorité.
Islas Ballestas – Reserva Nacional
15 septembre
Nous prenons le bateau ce matin pour visiter les îles Ballestas réputées pour accueillir des milliers d’oiseaux sur leur chemin de leur migration. Il faut se couvrir la tête, car un accident est vite arrivé, les vendeurs de chapeaux sont donc à l’affût ! Arrivés sur place, on est aussitôt saisis par la forte odeur des lieux, et l’agitation de la volaille ! Il y en a partout, dans le ciel et sur les îles bien sûr, recouvrant le moindre centimètre carré. Les îles sont recouvertes d’espèces différentes, qui un peu comme au Mercado Central, restent sectorisés !
Les mouettes d’un côté, de l’autre des pétrels, des fous de bassan, des cormorans, mais aussi des phoques, des pingouins, des crabes, des moules, des étoiles de mer… bref une faune foisonnante. L’endroit est apprécié car la nourriture (poisson et plancton) y est très riche. Le site est exploité pour la récolte de guano, l’une des richesses du pays.
L’activité est contrôlée car le site est désormais protégé, ce qui ne fût pas toujours le cas, altérant profondément l’écosystème. Aujourd’hui 6 à 7 000 tonnes sont récoltées par an. En voilà, un métier pour les courageux…
Nous continuons avec la visite de la réserve nationale (dont faisaient parties les îles Ballestas et le littoral environnant). Compte tenu de la superficie immense du parc (335 000 hectares terre/mer), nous ne visitons qu’une petite partie, avec des collines caillouteuses recouvertes de sables, et des bords de mer dont des plages sont recensées comme étant les plus belles du pays.Nazca
16 septembre
Nous quittons la côte pour rejoindre Nazca en bus. Juste avant l’arrivée, nous traversons un plateau désertique, parfois semblable au Sahara. Dès la descente du bus, nous sommes « accueillis » par les rabatteurs qui nous proposent les excursions pour observer les fameuses lignes de Nazca. Il faut s’armer de patience et de négociation pour essayer de ne pas trop se faire enfler. Au choix, un mirador qui permet d’observer deux figures ou bien un survol en avion pour observer selon le forfait choisi plusieurs figures. Nous choisissons l’avion et le forfait le plus complet.
Quitte à être arrivés jusque-là, autant en profiter. Le mirador nous aurait sûrement frustrés. Arrivés à l’aérodrome, on trouve une multitude de compagnies qui proposent les vols. Mais on se rend compte très vite, que le tout doit être en fait chapeauté par 1 ou 2 entreprises maxi. En effet, nous avons les billets d’une compagnie, montons à bord d’un avion aux couleurs d’une autre, et trouvons dans les pochettes des sièges les prospectus d’autres compagnies… Bref, ils font tous le même business et ils le font ensemble.
Donc, il faut vraiment négocier pour faire baisser les prix. Mais bon, le survol des lignes de Nazca nous fait vite oublier cet aspect mercantile déplaisant. C’est une superbe expérience. Pendant 30 minutes, nous pouvons observer ces figures creusées dans la terre ou dans la roche sur 10 à 30 cm de profondeur : un colibri de 60 mètres de large, un singe de 80 mètres, une baleine, un chien, un condor, une araignée, un arbre, un astronaute, … et des formes géométriques.
Le tout a été gravé dans le désert de Nazca entre l’an 300 et 900. Le plus impressionnant c’est que les figures traversent des collines ou des ravins sans que les formes ou rectitudes des lignes en soient affectées.
Les lignes n’ont pas été étudiées avant qu’elles ne soient découvertes en 1939 par un savant américain. Aujourd’hui encore, le mystère demeure quant à leur signification et plusieurs théories sont avancées. En tout cas, le site est fascinant (la ville quant à elle, ne vaut pas de détour particulier).
Arequipa
17 septembre
Nous avons opté pour un bus de nuit qui a longé la côte en direction du sud, pour rejoindre la ville d’Arequipa. Hormis les odeurs de pieds relativement fortes, le trajet s’est bien passé, dans un bus à 2 étages, avec des sièges inclinables, donc assez confortables. Arrivés à la gare, nous sommes une fois de plus accueillis par un « Tourist Information » qui s’avère plus être un moyen de caser les touristes dans les hôtels de la ville.
Nous profitons du système pour nous faire emmener à l’hôtel que nous avions choisi auparavant. Mais une fois à l’hôtel, il nous faut nous débarrasser du rabatteur qui souhaite nous vendre une excursion.
Une fois tranquilles, nous ferons nous même le tour des agences, et opterons finalement pour un circuit « fait maison » pour visiter l’attraction de la région : le canyon de Colca. Il nous faudra la matinée pour s’organiser, la chasse à l’info n’est pas toujours évidente.
Nous consacrons l’après-midi à la visite de la ville d’Arequipa. 2ème ville du pays avec environ 850 000 habitants, Arequipa est à la fois moderne et historique, autant animée de jour comme de nuit, elle semble plus agréable à vivre que Lima. Située à 2 300 mètres d’altitude, elle jouit de 300 jours de soleil par an. Alors que c’est la fin de l’hiver au Pérou, nous aurions pu quasiment nous mettre en short, bon une petite laine est la bienvenue dans la soirée.
La ville est située au pied du Mont Potosi (volcan éteint), avec ses neiges éternelles, il ressemble un peu au Mont Fuji du Japon. Nombreux édifices sont construits en pierre de lave blanche, souvent sculptées. Son centre historique est inscrit au Patrimoine Mondial de l’Unesco, donc oui, c’est une belle ville où il est agréable de se promener ; d’autant plus que les trottoirs sont propres, constamment nettoyés.
Une fois de plus, on y trouve la Plaza Mayor, avec ses arcades, sa cathédrale, et ses bancs et ses parterres bien fleuris. La cathédrale est très belle, l’intérieur est riche mais sobrement décoré (ça change de l’ultra baroque trouvé à Lima).
Les taxis nous font bien rire. La majorité d’entre eux ne sont pas plus grands qu’un pot à yaourt, à peine la taille d’une Twingo mais en version 5 places. Et bien sûr, ils arrivent à y monter à 6 ou 7, bon il faut rappeler que le Péruvien moyen n’est pas bien grand mais tout de même, les regarder monter à bord est assez distrayant ! Les kms au compteur nous amusent aussi : en moyenne 400.000 kms, mais nous avons trouvé un record à plus de 800.000 kms au compteur et qui tournait encore !
Côté déco, ils ne sont pas très originaux, de couleur jaune à l’extérieur, l’intérieur est aussi souvent identique : une petite moumoute recouvre le minuscule tableau de bord, et des dessins et CD à l’effigie de Jésus ou de la Vierge sont accrochés au pare-brise, avec souvent un chapelet pendouillant au rétroviseur. Une fois de plus, la religion est fortement représentée.
Les conducteurs les + âgés font le signe de croix en passant devant une église, et comme elles sont nombreuses… le geste est assez répétitif. Il en est de même pour le klaxon, quasiment inutile, il est tout de même constamment utilisé. Bref, les taxis contribuent à l’animation de la ville. Tout comme les petits vendeurs qui clament haut et fort la qualité de leurs produits, les cireurs de chaussures, les chiens qui aboient pour un oui pour un non… Bref, ça bouge !
Canyon de Colca
18-20 septembre
Nous prenons de nouveau un bus local pour rejoindre l’un des villages du Canyon de Colca. Le bus n’est pas de première jeunesse, ses pneus lisses non plus d’ailleurs. La ceinture de sécurité est poussiéreuse et in-ajustable, la deuxième inexistante. Comme la plupart des routes jusqu’ici empruntées, la chaussée est en bon état, mais il faudra tout de même 3h pour parcourir les 165 kms avec les nombreux arrêts et les cols à monter. Nous traversons une pampa désertique ou paissent tranquillement lamas, alpagas et vigognes (le tout de la famille des lamas pour faire simple).
Ensuite, ça grimpe pas mal, et nous passons le col de Patapampa (à + de 4 800 mètres d’altitude) non sans encombre. Lili commence à avoir le mal de l’altitude et perd rapidement connaissance pendant un petit moment, c’est dommage car elle manque toute l’agitation qu’il y a autour d’elle. Des péruviennes prennent soin d’elle, l’une prenant ses pulsations au poignet, l’autre posant une feuille de papier journal sur le ventre et une autre encore lui faisant respirer de l’alcool à 90°.
Bon, elle finit par reprendre ses esprits, et tout va mieux par la suite. Par contre, les lunettes ont été perdues pendant la réanimation. On a beau chercher partout, elles ont disparu, mystère ?!
Heureusement qu’une paire de secours avait été prévue, et tant mieux car les paysages deviennent somptueux, on aperçoit le canyon, sculpté en terrasses, la route est devenue piste, donc beaucoup moins confortable avec ses nids de poules et nous passons au bord de précipices vertigineux, ce trajet restera très certainement un souvenir mémorable autant pour la beauté des paysages que pour l’aventure !
Situé à 165 kms d’Arequipa, le Canyon de Colca est le 2ème + grand canyon du monde avec 3 200 mètres de dénivelé ; juste après celui de Cotahuasi – 3 535 mètres, situé non loin. Le canyon s’étend sur une centaine de kilomètres. Pour comparaison, le Grand Canyon du Colorado aux USA fait 347 kms de long, sur 1 615 de haut. Le canyon péruvien est moins rocailleux, et est surtout plus habité. Ce qui fascine d’ailleurs, ce sont les milliers d’hectares qui y sont aménagés en terrasses (appelées ici andenes) ; elles ont été créées par les Indiens Colluhuas, une civilisation de 1 000 ans + ancienne que les Incas !
Nous arrivons et dormons la première nuit dans la ville de Cabanaconde (3 287 mètres d’altitude). Une fois de plus, le centre est marqué par la place centrale, bordée par son église coloniale. Avec près de 1 000 habitants, la ville est bien animée, avec dans la rue, beaucoup d’enfants, de paysans parfois à cheval, avec leurs ânes, leurs moutons, et une fois encore, les nombreux chiens errants… (une constante dans toutes les villes). Les 4 routes principales sont pavées mais la plupart sont en terre, néanmoins toutes équipées de lampadaires, ce qui n’est pas plus mal car il fait nuit à 18h30.
Les femmes sont habillées de façon + traditionnelle ; avec de longues jupes bouffantes, souvent très colorées (mais nous avons vu qu’elles portaient souvent un pantalon en dessous, et oui, ça caille pas mal). Elles portent leurs bébés ou marchandises sur le dos, emballés dans leur tissu typique très coloré : l’aguayo traditionnel qui est tissé à la main à base de laine de lama, de mouton… Ils sont tous chapeautés ici, hommes, femmes et enfants.
Les hommes portent des chapeaux rappelant ceux des cow-boys pour les + âgés, les femmes des chapeaux typiques dont la forme et couleurs varient selon les localités, et les enfants des petits bobs ou bonnets. Les plus jeunes portent également des casquettes.
Nous reviendrons à Cabanaconde après 2 jours de randonnée dans le canyon relativement ardu. Non balisé, le chemin n’est pas toujours évident, et surtout les chemins bien pentus. Néanmoins, les paysages sont superbes et le contact avec la population locale une riche expérience. Nous avons traversé et dormi dans des villages qui ne sont atteignables qu’à pied, leurs marchandises sont apportées à dos de mules qui cavalent dans les chemins escarpés.
La culture des terrasses se fait encore à l’aide de vaches pour labourer. Nous avons l’impression de remonter le temps. Les maisons sont construites parfois en pierre, mais le plus souvent avec des briques de terre séchées, avec un toit en tôle.
Les champs et courettes sont délimités par des murets de pierre. Les volailles, ânes, et cochons y sont parqués. Des petites cabanes à l’extérieur des maisons font offices de toilettes. Le confort est donc rudimentaire. D’ailleurs, là ou dormons, nous prenons notre douche dans une petite étable, à la terre battue, avec wc et lavabo et un carré de ciment et une bâche pour la douche. En sortant, on peut saluer les dindons et les cochons d’Inde dans leur cage (une spécialité culinaire de la région).
L’accueil sera chaleureux par ce couple de Papy-Mamy qui nous accueille, et restera une superbe expérience.
Arequipa
21 septembre
Dès potron-minet, nous prenons un bus pour rentrer de Cabanaconde à Arequipa. Dopés au maté de coca (thé aux feuilles de coca) et aux bonbons de coca, le remède local contre le mal de l’altitude, le retour se passe bien. Nous arrivons dans l’après-midi à Arequipa, où l’on se pose un peu (linge, internet) et nous tentons un Pizza Hut pour le dîner. C’est rigolo de voir comme la taille des portions varie d’un pays à l’autre. La taille moyenne ici serait sans exagérer un menu enfant aux USA.
Nous constatons que les marques internationales de fast food, telles que Mc Do, Burger King, KFC sont faiblement représentées, et uniquement dans les grandes villes. A 15 soles environ (soit 4,5 euros), le prix des menus n’est pas vraiment bon marché comparé au prix moyen d’un menu type ouvrier que l’on peut trouver à 5 soles.
Arequipa > Cuzco
22 septembre
Nous prenons aujourd’hui un bus de jour pour admirer le paysage entre Arequipa et Cuzco qui est situé un peu plus au Nord, dans la Cordillère des Andes. C’est effectivement beau et assez varié. Nous traversons tout d’abord un plateau désertique d’altitude avec pour seule végétation des broussailles et herbes jaunies que broutent des troupeaux de moutons ou lamas gardés, par un berger et son chien, ce sont parfois que des enfants.
Au milieu du trajet, les régions sont plus pauvres, les terrains inexploités, villes et habitations sont plus vétustes, avec des rues non revêtues. Puis de nouveau, de la verdure réapparait avec les montagnes en arrière-fond.
La terre et la pierre sont d’une couleur rougeâtre, les maisons sont plus cossues et les toitures ont troqué les tôles pour les tuiles. L’agriculture y est plus développée et le niveau de vie aussi apparemment. Nous arrivons à Cuzco avec 1h30 de retard soit 11h de trajet en tout, il fait nuit et il n’est pas aisé de trouver un taxi honnête pour nous conduire à l’hôtel réservé en centre-ville ; par défaut, on choisit celui qui a l’air le plus sympa. Il nous enflera tout de même…
On arrive à notre petit hôtel familial, la chambre et la salle de bain sont riquiquis et le lit est défoncé, demain on change !
Cuzco
23 – 24 septembre
Les portions radines du petit déjeuner et la Mamy « chelou » de la famille qui joue à la serveuse finissent par nous convaincre de changer d’hôtel, on fait les sacs illico et à 9h nous arpentons les ruelles de la ville en quête d’un logement. On fait bien, nous trouvons mieux et moins cher. Nous pouvons maintenant commencer la journée. Nous nous rendons à l’Office du Tourisme pour organiser les jours à venir, car Cuzco est le point de départ pour la visite de nombreux sites environnants dont la Vallée Sacrée de l’Inca et le fameux Machu Picchu.
Pour ce dernier, l’organisation n’est pas des plus simples (à moins d’avoir recours à une agence et de bien vouloir y mettre le prix). Ce qui est clair par contre, c’est que cela va nous revenir assez cher. Pour s’y rendre, il faut emprunter un train jusqu’au village d’Aguas Calientes, et de là prendre un bus pour accéder au site à 15 dollars l’aller-retour.
La palme de l’arnaqueur revient à la compagnie ferroviaire Peru Rail, nos billets de train nous reviennent à 80 dollars chacun (A/R) pour un trajet de 42 kms. Toutes les joies du monopole ! Les tickets d’entrée du site du Machu Picchu nous coûtent 38 euros/personne.
Pour débuter la visite de la ville, nous profitons du panorama que nous offre la terrasse de l’hôtel. Entourée de montagnes brunes, la ville s’étend dans un site magnifique, et de hauteur, on peut admirer les toits de tuiles qui dévalent en cascade.
Située à 3 400 mètres d’altitude, Cuzco est la « Rome des Incas », de nombreux édifices ont conservé les fondations ou murs incas, ajouté à cela les monuments coloniaux, et l’ensemble de la ville est donc inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco. Son centre-ville s’articule une fois de plus autour de la Plaza de Armas, où l’on retrouve encore bancs, fontaine, espaces fleuris, arcades et jolis balcons sculptés. Originalité du lieu, on y trouve 4 églises à l’architecture travaillée. On se promène dans les rues animées, jusqu’au Mercado Central (marché central) où comme à Lima, tout est sectorisé.
De nombreux Péruviens prennent leurs petits déjeuners aux stands, les couleurs et senteurs sont encore au rendez-vous. C’est très sympa. Nous faisons une pause culture au Musée de l’Inca pour essayer d’en savoir plus sur les différentes civilisations amérindiennes. Nous continuons l’exploration dans le quartier typique de San Blas, avec ses murs blancs, ses portes et volets bleus et ses toits de tuile, le quartier nous rappelle la Provence.
La ville est constamment animée, nous y verrons tous les jours des concerts, des animations, des feux d’artifices. C’est très vivant et reste pour le moment une ville où nous aimons passer du temps. Ça tombe bien, elle sera notre camp de base pour les visites des jours à venir.
Vallée Sacrée de l’Inca
25 septembre
La région de la Vallée Sacrée est située comme son nom l’indique dans une vallée, entre les villes de Cuzco et de Pisac. Elle regroupe plusieurs sites archéologiques Incas, tous situés à quelques kilomètres les uns des autres, qui peuvent se visiter en 2 ou 3 jours.
Nous débutons par le site de Tambomachay où nous nous rendons en petit bus local (appelé Collectivo). Ce site est composé de quelques terrasses et système d’irrigation qui devaient permettre des bains sacrés. Nous rejoignons à pied le site de Puka Pukara, son nom signifie « forteresse rouge » ; et il s’agissait effectivement d’une forteresse militaire. Ils restent quelques murs, escaliers, portes. Nous continuons la balade à pied vers le site de Saqsaywaman. Ce site est plus important à la fois en termes de surface mais également en nombre de ruines conservées.
De plus, il offre un superbe panorama sur la vallée et la ville de Cuzco. On se promène parmi les terrasses et les murailles dont les plus gros blocs pèsent plusieurs tonnes, et une fois de plus, on admire l’architecture parfaite des murs, où les pierres taillées au millimètre près s’emboitent comme par enchantement malgré leurs formes variées. Nous reprenons la route sur une centaine de mètres pour rejoindre le site de Q’enqo.
Il s’agit d’un sanctuaire, avec un amphithéâtre, un tunnel naturel qui mène à un autel où des rituels devaient être effectués, et une sorte de trône sculpté dans la roche. Il est intéressant de voir comment la conception du lieu a utilisé la roche et s’est adaptée à elle. Une particularité assez rare, semble t’il, chez les Incas. La visite de ces 4 sites nous prend toute une matinée. Nous reprenons un Collectivo pour nous rendre au dernier site de cette première journée dans la Vallée Sacrée.
Nous terminons par le meilleur à notre avis, avec la ville et ruines de Pisac. Située à 32 kms de Cuzco, c’est le site archéologique inca le plus fascinant de la vallée, autant par la qualité des ruines que par la beauté de l’environnement.
Nous arrivons au village, jour de marché. C’est superbe. Les couleurs des vêtements traditionnels, et des fruits et légumes étalés sur des bâches posées à même le sol nous épatent. Nous n’arrivons bien sûr pas à tout reconnaître. Après le déjeuner, nous montons visiter les ruines situées en haut des montagnes qui dominent le village. Le site est relativement grand et bien conservé. Nous nous amusons à nous perdre dans le dédale de pièces, d’escaliers étroits et de ruelles… Bon, la pluie s’invite, mais cela ne nous empêche pas de continuer la balade.
Nous terminons par les visites des Temples du Soleil et de la Lune perchés tout en haut du site. Une fois de plus les systèmes d’irrigation (toujours en activité) nous fascinent. Nous rentrons à pied jusqu’au village en parcourant les terrasses aménagées à flanc de montagnes, une fois de plus par les Incas. La vue est superbe avec plusieurs arcs en ciel qui se croisent dans la vallée. La journée se termine bien, nous rentrons en Collectivo à Cuzco.
26 septembre
Nous entamons cette 2ème journée dans la vallée sacrée par la visite du village de Chinchero, avec quelques vestiges de terrasses et une belle vue sur les montagnes environnantes. L’intérêt majeur est surtout l’église coloniale qui ne paye pas de mine à l’extérieure mais dont la décoration intérieure est très riche comme souvent observée jusqu’ici.
Néanmoins, à Chinchero, cette décoration est particulièrement soignée. De superbes peintures murales recouvrent entièrement le plafond et une grande partie des murs. Comme souvent, l’église est très fleurie par les habitants et on trouve des confettis sur le sol de l’entrée.
Nous observerons de nombreuses célébrations religieuses au long de notre voyage au Pérou. Nous reprenons un nouveau Collectivo pour la suite des visites. En chemin, nous rencontrons un couple de jeune Brestois, Aurélie & Jean-Paul avec qui nous partagerons les frais de taxi. Nous passerons finalement toute l’après-midi ensemble. On rigole bien à échanger nos expériences respectives.
Nous visitons Moray, ensemble très intéressant de terrasses creusées en amphithéâtre dans des cirques naturels. Il semblerait qu’il s’agissait d’un laboratoire pour tester les cultures, avec des différences de températures selon les étages. Encore épatants ces Incas ! Nous terminons l’après-midi par une balade conseillée et accompagnée de nos Bretons vers les Salinas de Maras. Bon, on ne sera pas de trop à 4 cerveaux pour trouver le chemin, mais on y arrive.
La balade offre de beaux paysages jusqu’aux salines, superbes ! Cette concentration de sel en pleine montagne s’explique par le même phénomène qui a formé le lac Titicaca ou le Salar de Uyuni en Bolivie (le plus grand désert de sel du monde).
Lorsque la plaque continentale d’Amérique du Sud a rencontré la plaque océanique du Pacifique il y a 65 millions d’années, ce choc crée les Andes, et emprisonne une lagune, assez profonde pour créer le lac Titicaca, où bien alors après évaporation, créent les Salines de Maras ou le Salar de Uyuni. Nous achevons la journée en nous rendant à Ollantaytambo où nous ferons étape cette nuit.
27 septembre
Nous achevons la visite de la Vallée sacrée avec le village et les ruines d’Ollantaytambo. Il s’agit d’une imposante forteresse Inca érigée aux sommets de deux montagnes, présentant un lieu stratégique et une vue exceptionnelle sur les vallées. Le site est bien conservé et nous offre un avant-goût du Machu Picchu tout proche. La ville est intéressante également car elle a gardé le plan original de la ville inca. Au milieu des ruelles dont le pavage a été conservé, on retrouve la rigole originelle d’évacuation des eaux.
Cet après-midi, nous prenons le train pour rejoindre Aguas Calientes, dernière étape pour le Machu Picchu. La gare est située dans le bas de la ville d’Ollantaytambo. D’extérieur, le train est plutôt classique avec une ancienne locomotive.
Il y a plusieurs wagons de classes différentes, et certains sont réservés à la population locale, au confort plus simple, et au prix plus raisonnable. Notre wagon est relativement récent à l’intérieur. Une des particularités sont les fenêtres au plafond, c’est chouette pour la vue panoramique mais beaucoup moins agréable avec le soleil qui tape. Et aujourd’hui, il tape fort, à tel point qu’on sort bob et crème solaire ! Du jamais vu dans un train…
Pour le prix, Peru Rail semble vouloir offrir un service de qualité pour les 40 kms à parcourir… Un steward dans le wagon nous offre un petit snack et une boisson. Bon, il essaie ensuite de nous vendre livres, T-shirts ou casquettes à l’effigie de Peru Rail !
Arrivés à Aguas Calientes ou rebaptisée dernièrement Machu Picchu Pueblo, nous retrouvons nos Bretons Aurélie & Jean-Paul, grâce à eux, nous trouvons une petite hostal relativement bon marché compte tenu du lieu. Merci encore pour ce bon plan. Une fois les sacs posés, nous partons repérer le départ du chemin qui permet de rejoindre le Machu Picchu à pied, histoire d’économiser les 15 dollars de bus et de mériter un peu ce haut et beau lieu ; à défaut d’avoir fait le trek du chemin de l’inca (4 jours – environ 200 euros / pers – plusieurs mois de réservation à l’avance).
Machu Picchu
28 septembre
Afin d’arriver dès l’ouverture comme suggéré dans tous les guides, nous nous levons à 4h30 pour monter à pied vers le Machu Picchu.
Le début de la randonnée se fait bien sûr aux lampes frontales jusqu’à la moitié du chemin. Il s’agit principalement de marches à monter pendant 1h, le trajet nous prend au total 1h30. C’est rigolo, nous sommes une petite trentaine ainsi, à monter à la queuleuleu. Nous arrivons là-haut, trempés de sueur et par l’humidité ambiante. Dès l’ouverture des portes, nous nous dirigeons vers la montagne Machu Picchu qui permet d’avoir une vue sur la cité et sur le mont Wayna Picchu, le pic que l’on voit toujours en arrière-fond sur les photos.
Nous commençons l’ascension sous une pluie légère, ajouté à cela l’humidité ambiante, les nuages sont nombreux ; la montée est assez fatigante, encore 1h30 de marches. Et pour rien ! Arrivés là-haut à 7h30, les nuages ne se dissipent pas, nous attendons jusqu’à 9h, en vain. Cependant nous passons un bon moment là-haut, sur une petite dizaine de touristes arrivés là, nous sommes une majorité de français, dont un autre couple de tourdumondistes.
Il ne manquait qu’un bon vin chaud pour nous réchauffer ! Une fois redescendus, nous commençons à apprécier le site, nous pouvons embrasser une jolie vue toute de même. Mais le plaisir est de courte durée.
En effet, un peu frustrés de n’avoir rien vu, malgré 3h de montée et 2h30 d’attente dans le froid, on découvre une cité inca envahie de vestes aux couleurs plus fluo les unes que les autres de tous les touristes qui l’envahissent. Un peu comme le Mont St Michel en plein été, on n’a pas envie d’y aller ! A notre grande surprise (et désarroi, il faut l’avouer), on voit des hordes de touristes chinois ou japonais ; alors que jusqu’ici nous n’en voyions pas !
Mais d’où sortent-ils ? Bon, on commence la visite, et très vite, malgré la foule qui l’envahit, nous tombons sous le charme de la cité. Une fois de plus, le mystère demeure autour de la véritable fonction et origine de la cité perdue qui a été redécouverte en 1911. Ce qui est visible, c’est un site haut perché sur une montagne bien cachée. Il se divise en quartiers séparés en grande partie par une esplanade centrale. Environ 1 800 personnes devaient y vivre et sa période de construction est estimée aux alentours de 1450. Il y avait 2 grands secteurs : la ville supérieure (mirador, garnison, terrasse) et la ville inférieure (greniers, temples, centres artisanaux).
Des terrasses sont aménagées sur les flancs de la montagne avec une fois de plus des systèmes d’irrigation pour les alimenter. On remarque que l’architecture des temples et maisons des notables (sûrement) est plus travaillée que celles des agriculteurs. Hormis les toitures qui ont disparu (car faites de joncs et de roseaux), beaucoup de murs sont intacts, permettant de s’imaginer l’ensemble de la cité et son fonctionnement.
Nous nous promenons entre les ruines des bâtiments et sommes encore ébahis par la technicité maîtrisée par les Incas, les irrigations, la taille des blocs de granit qui ont été taillés, l’emboitement parfait des pierres aux multiples formes…
Nous tentons de glaner quelques infos des guides. En effet, il n’y a aucun panneau explicatif, tous les services sont payants. Mais en même temps, sachant que plusieurs théories circulent, rien ne sert de se fier à 100% des propos avancés par les uns ou les autres. Malgré la frustration du début de journée, nous quittons le site enchanté. C’est absolument fascinant.
Nous reprenons le train au départ d’Aguas Calientes en milieu d’après-midi pour rejoindre Ollantaytambo. De là, nous rentrons vers Cuzco en taxi collectif. La journée a été bien remplie, nous nous couchons bien fatigués mais avec de belles images en tête.
Cuzco
29 septembre
Journée de repos aujourd’hui. Installés dans les canapés du hall de l’hôtel, nous en profitons pour contacter famille-amis, les nouvelles de la France nous font bien plaisir. Nous rattrapons notre retard pour les mails et la mise à jour du site internet. Nous faisons également une petite pause causette avec Aurélie & Jean-Paul que nous sommes chanceux et ravis d’apercevoir dans la rue. On échange adresses mails, remerciements et impressions post Machu Picchu. Il nous arrivera souvent de recroiser des routards déjà vu… Bien sûr, on converge tous vers les mêmes sites d’intérêt.
Ce soir à 22h, nous prenons un bus de nuit en direction du sud-est du pays, vers la ville de Puno. Située au bord du Lac Titicaca, Puno sera notre dernière étape péruvienne.
Puno
30 septembre
Nous arrivons vers 4h30 du matin à la gare routière de Puno. Même à cette heure matinale, nous sommes « accueillis » par les rabatteurs d’hôtels et d’excursions. Cette fois ci, je suis à peine aimable pour décliner leurs offres. On dirait des vautours qui se jettent sur les touristes ensommeillés. Vu l’heure, on se pose un moment dans la gare, jusqu’à l’ouverture des agences pour réserver notre prochain voyage et ainsi éviter un aller-retour en taxi ultérieur.
Et, nous attendons l’aube pour rejoindre le centre-ville et commencer la recherche d’un hôtel. Une fois trouvé, nous nous reposons un peu et terminons finalement notre nuit. On se réveille pour aller déjeuner et organiser les jours à venir.
Puno est une grosse ville dynamique d’environ 108 000 habitants située à 3 850 mètres d’altitude. Néanmoins, la ville en elle-même ne présente pas d’intérêt majeur. Elle sert surtout de point de départ pour la visite du Lac Titicaca et de ses îles. Une fois de plus, il est possible de faire appel à une agence ou de s’organiser soi-même. Nous optons pour la 2ème option et achetons des billets de bateau qui permettent de visiter 3 îles en 1 journée ½. Départ prévu le lendemain matin, 8h.
Lac Titicaca
1er – 2 octobre
8h, nous partons du port de Puno pour la visite des îles Uros, Amantani et Taquille. Même si nous ne sommes pas passés par une agence, nous sommes mêlés à leurs groupes, suivant le même itinéraire. Nous profitons donc des explications de leur guide.
1ère destination de notre excursion sur le lac : les îles Uros. Nommées ainsi en référence au peuple qui y vivait jusqu’à la moitié du 20ème siècle, on dénombre aujourd’hui une quarantaine d’îles flottantes, qui totalisent 2 000 habitants environ. L’approche des îles est mémorable et à peine croyable, une sorte de Waterworld version indienne. Ces ilots flottants d’une centaine de mètres carrés ont été complètement créés par l’homme. Ils sont bâtis sur une épaisse couche compacte composée de roseaux flottants, appelée la totora. Sur ces ilots, le roseau est omniprésent.
On le trouve au sol, pour la construction des habitations et des bateaux, dans l’artisanat et son extrémité blanche est même consommée par les habitants. A peine débarqués sur l’un des ilots, nous sommes accueillis en « bons touristes » que nous sommes, avec des « Bienvenus ! » en cœur et en langue Quechua.
Nous sommes invités à nous assoir sur de grands bancs de roseaux pour écouter le guide nous expliquer la conception d’un ilot à l’aide d’une maquette plus vraie que nature. L’intervention d’une « locale » permet de compléter l’exposé.
Chacun récite bien sa leçon, le tout est bien rodé. Nous sommes ensuite conviés à visiter leurs maisons. Très vite, les stands d’artisanat se mettent en place. Nous commençons à ressentir un certain malaise face à toute cette mise en scène. Nous nous éloignons un peu, et découvrons les arrières des maisons qui sont moins coquets que les façades présentées aux touristes. Nous trouvons, comme dans le reste du pays, des déchets éparpillés en pleine nature.
Les enfants implorent avec l’air malheureux de leur acheter leurs dessins. Nous serons à peine remontés sur le bateau qu’ils repartent jouer et rigoler entre eux. Tant mieux, d’un sens, mais bon… ça fait sourire jaune.
Enfin, il faut savoir que ce ne sont plus des Indiens Uros qui vivent sur ces îles, leur dernière descendante étant décédée dans les années 50. Ce sont des Indiens continentaux qui, comprenant la manne financière que pouvait apporter le tourisme, se sont installés sur les îles. Le charme n’opère donc pas. Malgré tout, la visite est très intéressante, et d’un sens, si cela peut permettre de faire perdurer des traditions, tant mieux. En effet, les techniques de construction et d’artisanat avec le roseau sont une vraie richesse qu’on ne peut qu’admirer.
3h de bateau sont nécessaires pour rejoindre notre deuxième et dernière étape de la journée, l’île Amantani. Arrivés sur place, nous descendons dans un port différent de celui des agences, nous serons hébergés chez la belle famille du Capitaine du bateau avec deux autres couples (espagnol et italien).
Belle Maman s’appelle Clara, c’est une petite Mamy au sourire constant et chaleureux, très accueillante. Elle vient nous chercher au port pour nous accompagner à sa maison où plusieurs chambres sont dédiées aux touristes. Il y a des toilettes (dans la cabane au fond du jardin) mais pas de salle de bain. Les chambres offrent un confort rudimentaire, mais correct, malgré cette forte odeur de foin…
Nous sommes conviés pour le déjeuner (soupe puis pommes de terre de différentes variétés avec du fromage et des crudités, et mate de coca). C’est bon. On sait que tous n’ont pas eu cette chance. L’après-midi, une excursion est prévue aux sommets de l’île pour admirer leurs temples pré-incas Pachamama et Pachatata. Une fois de plus, nous suivons le même itinéraire que les groupes. Les stands de vente sont présents tout le long de la montée qui prend environ 1h.
Arrivés en haut, la vue sur l’île et le lac est superbe, avec bientôt le coucher de soleil pour clôturer la visite.
Nous redescendons au village où chaque habitant hôte revient chercher ses touristes. Nous rentrons accompagnés de Clara à la lueur des lampes frontales. Le dîner se passe bien avec au menu soupe, riz, pommes de terre sautées et légumes bien assaisonnés. Nous pouvons rentrer dans nos quartiers à 20h. A 21h, on est couché !
2ème jour de visite : le petit déjeuner est servi à 6h30, nous avons des crêpes au menu. Trop bon ! A 7h, nous reprenons le bateau pour visiter la 3ème île, Taquille, où nous arrivons vers 8h. Le soleil tape déjà bien. La montée à pied vers le centre de l’île, nous fait découvrir des paysages qui rappellent l’Irlande et la Croatie, les champs clôturés de murets de pierre pour la 1ère, et la couleur de l’eau d’un bleu profond, la végétation et le soleil tapant pour la 2nde.
Arrivés sur la place centrale, nous sommes invités à admirer et acheter le cas échéant leur artisanat textile qui est très réputé. Le guide nous donne une explication sur la signification des vêtements traditionnels, par un exemple, un bonnet blanc et rouge porté par un homme signifie qu’il n’est pas marié. Ça peut être pratique J.
On nous propose ensuite de déguster la truite pêchée dans le lac, mais comme il n’est que 10h30, nous nous abstiendrons et faisons plutôt la causette avec Charline & François, un couple de tourdumondistes nantais, avec qui nous partageons quelques points communs, notre « passion » pour la vie parisienne, notre itinéraire de tour du monde, et ils ont Kiki dans leurs bagages, nous Tigrou !
Nous redescendons ensuite pour reprendre notre bateau pour rejoindre Puno (3h de trajet). L’excursion sur les îles a été très intéressante, malgré l’aspect « agence » auquel nous sommes peu habitués ; et la rencontre des locaux et autres voyageurs, une riche expérience.
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