Départ du Vietnam pour rejoindre le Cambodge et vivre de nouvelles expériences.
Table des matières
Premiers aperçus…
11 février
Depuis le Vietnam, nous rejoignons le Cambodge en remontant le Mékong sur une petite embarcation, nous croisons les paysans qui viennent y faire baigner leurs buffles, les enfants qui se rafraîchissent et jouent dans le fleuve aux eaux marrons. Ils s’en donnent à cœur joie, à notre vue, grands éclats de rire, coucou et « hello » nous accueillent. Pas mal pour un début…
Le voyage en bus pour rejoindre la capitale nous permet de constater les différences notoires entre les deux pays, les cambodgiens ont la peau plus foncée, de plus grands yeux, des lèvres plus charnues et des corpulences moins maigres.
L’architecture khmère présente la particularité d’avoir ses maisons sur pilotis. Si nos infos sont correctes, il semblerait que cela était prévu pour une meilleure ventilation de la maison. L’air s’introduit dans la maison par le plancher (en passant sous la maison par les lattes non complètement jointes) et sort par le toit. Ensuite, l’air s’introduit par les fenêtres et les portes.
Par conséquent, la maison est entièrement ventilée et donc plus fraîche que l’extérieur. Les murs sont parfois de palmes, le plus souvent en bois, ou bien en béton pour les plus récentes (mais les maisons modernes conservent le modèle sur pilotis). La partie basse des pilotis est parfois fermée pour gagner de la surface habitable ou bien est dédié à diverses fonctions : pièce à vivre, atelier, garage, entrepôt…
L’espace autour de la maison est souvent clos par des petites haies et des arbres. Les animaux semblent vivre en liberté, volaille, cochons et bovins se promènent partout, traversant la route tranquillement.
Phnom Penh
12-13 février
La journée débute par une belle surprise pour les Normands que nous sommes, nous avons du beurre Elle & Vire pour tartiner nos petites baguettes. Bon, c’est du beurre doux, mais c’est du vrai beurre français ! Ah ! Ça fait plaisir.
L’architecture
Les immeubles nous rappellent le Vietnam. C’est le style « compartiments chinois ». Les dimensions sont généralement de 4 mètres de largeur, pour 20 à 25 mètres de longueur. Ils sont de 1 à 6 niveaux et abritent souvent plusieurs générations de la même famille. Le rez-de-chaussée sert de boutique et de garage. La plupart datent d’avant 1970, les plus modernes sont moins tape à l’œil qu’au Vietnam, mais restent assez baroques avec balcons chromés et façades de couleurs parfois très vives.
La ville est aérée avec de grands espaces verts et esplanades, avec peu de hauts immeubles. Et différence notable avec son voisin vietnamien, il y a nettement moins de scooters. On rencontre plus de voitures, des 4×4 pour la plupart. L’atmosphère est relativement paisible pour une capitale. A l’époque coloniale, Phnom Penh était considérée comme la plus belle des villes asiatiques. En effet, il reste encore de beaux bâtiments classiques et avec ses bars et terrasses installés le long du Mékong et envahis d’occidentaux, elle a un petit côté parisien.
Le bouddhisme
Mais nous sommes en Asie, et tous les temples bouddhiques nous le rappellent. Il y en a partout et on peut les visiter librement. Ils sont appelés « Wat » et sont richement décorés, surtout de peinture dorée. Petites enceintes dans la ville, les Wats comprennent plusieurs bâtiments dédiés à différentes fonctions : lieux de cultes, d’enseignement et logement pour les bonzes. Les bonzes, prêtres ou moines bouddhistes portent un tissu couleur safran qu’ils enroulent autour d’eux comme une robe. Ils marchent souvent pieds nus, même dans la ville. Quand ils sortent, ils se protègent parfois du fort soleil avec un parapluie comme beaucoup de gens ici.
On les voit surtout tôt le matin dans les rues pour récolter les offrandes de la population, argent ou nourriture qui constituera leurs repas de la journée.
Les Khmers Rouges
Bien sûr, en visitant le Cambodge on ne peut échapper à l’histoire sanglante et récente imposée par les Khmers Rouges sur leurs compatriotes, arrivés au pouvoir en 1975. L’un des lieux les plus tristement célèbres est la prison S21, installée dans un ancien lycée et qui servit de lieu d’interrogatoires (entendez tortures) et d’emprisonnement. Petite info, pourquoi S21 ? Le « S » signifiait Sécurité, le « 2 » : deuxième bureau et le « 1 » voulait dire « Frère N°1 » alias Pol Pot, le dirigeant politique et militaire des Khmers rouges.
La visite des lieux est sidérante, tout est pratiquement resté en l’état. On y trouve les cellules de briques ou de bois (0,8 x 2 m) qui ont été construites dans les classes, les instruments de tortures. De nombreuses photos, films et témoignages illustrent les atrocités commises sous ce régime. C’est terrifiant, surtout lorsqu’on sait que la plupart des bourreaux n’étaient que des adolescents… Où sont-ils aujourd’hui ? On croise forcément d’anciens Khmers Rouges dans le pays. Peut-être avons-nous échangé avec l’un d’eux ? Qu’est-ce que cela doit être pour le peuple cambodgien qui en a été victime ? Difficile à imaginer…
Les horreurs du lycée nous ont dissuadés d’aller visiter les « Killings Fields », ces camps de la mort où les prisonniers étaient amenés pour être exécutés et entassés dans les charniers.
Le Musée des Beaux-Arts
Pour se réconcilier avec le genre humain, nous allons admirer les merveilles dont il est capable en visitant le Musée des Beaux-Arts. Celui-ci a été construit en collaboration avec les Français dans les années 1920 et il abrite aujourd’hui des œuvres d’art khmer, dont certaines proviennent des temples d’Angkor. Une bonne introduction pour notre prochaine étape.
Les merveilles d’Angkor
14-18 février
Nous y voilà, les temples d’Angkor faisaient partie de cette « liste » des choses que l’on souhaitait visiter avant de partir. C’est aussi le symbole du pays, on retrouve la silhouette des tours d’Angkor Vat sur le drapeau cambodgien. Et c’est également représentatif de l’apogée de l’histoire cambodgienne, Angkor était la capitale du royaume khmer depuis sa fondation au 9ème siècle jusqu’au déclin de l’empire au 14ème siècle.
Ce que l’on visite aujourd’hui n’est qu’une infime partie de ce qu’il existait à l’origine. Et pourtant, le site s’étale sur 400 km2, avec près de 300 temples ouverts au public. Tous ne sont pas de taille et d’intérêt égal, mais tout de même ils sont là et valent le coup d’œil. Les temples d’Angkor ont été érigés par les différents rois pour le culte des dieux. L’architecture et les divinités célébrés variaient en fonction de la religion du moment.
Les deux mouvements principaux étaient l’hindouisme et le bouddhisme. La plupart des temples n’ont pas été achevé entièrement mais ce n’est pas toujours évident pour l’œil d’un néophyte de le remarquer. L’un des plus beaux temples est celui d’Angkor Vat qui est le temple le plus sophistiqué de la cité et le plus vaste monument religieux du monde. C’est également ce temple qui est le symbole d’Angkor et du pays tout entier.
Pour la visite, nous louons des vélos pour parcourir le site pendant 3 jours. Nous n’écoutons pas les chauffeurs de tuk-tuk, ces petites carrioles 4 places qui sont attelées aux scooters.
Bien sûr, c’est trop loin selon eux pour visiter le site en vélo. Bon, il fait chaud, mais c’est toujours plat donc pas si difficile, et nous nous levons de bonne heure pour visiter à la fraîche et sans trop de monde… D’ailleurs, on prévoit un matin de faire le lever du soleil à Angkor Vat. Mais, l’un de nos vélos crève à moins de 2 mètres de l’auberge !
Heureusement le gardien de nuit vient nous aider et nous propose d’emprunter le vélo de son neveu qui n’a pas école aujourd’hui. Tant mieux, cela aurait été bête de se recoucher. Arrivés sur place, le spectacle est au rendez-vous. Le soleil rougeoyant émerge derrière le temple, les tours se reflètent dans l’eau. Le site est déjà envahi de touristes mais c’est compréhensible…
Impossible de décrire tous les temples que nous avons visité mais ce qui nous a marqué c’est l’abondance et la qualité des sculptures, on en trouve dans tous les recoins, jusqu’au plafond ou encore dans les encadrements de portes. Certains temples, notamment celui d’Angkor Vat ont des bas-reliefs qui racontent en images sculptées des faits de vie quotidienne, des récits de guerre, etc. De vraies bandes dessinées que l’on s’amuse à déchiffrer. La plupart ont été restaurés bien sûr, néanmoins leurs états de conservation sont surprenants. Des apsaras (ou danseuses célestes) sont sculptées si finement, leurs visages sont très réussis et très ressemblants aux jeunes cambodgiennes d’aujourd’hui. C’est assez étonnant.
Pour conclure, le site d’Angkor a largement dépassé nos attentes, ce site est magnifique et c’est un « must » pour tous les amoureux des vieilles pierres. Il faut maintenant espérer que les autorités parviendront à maîtriser la difficile équation entre préservation du site et (très) haute affluence touristique.
Journée de Bus vers Kratie
19 février
Une journée passionnante comme on en a déjà connu : de longues heures de bus, avec la climatisation qui tombe en panne aux heures les plus chaudes de la journée, le manque de places, etc. Pas grave, on arrive à destination après avoir traversé des paysages toujours plats, ponctués de rizières asséchées et nouveauté : de quelques plantations d’hévéas (pour la transformation de son latex naturel en caoutchouc).
Kratie et ses environs
20 février
Pour cette dernière journée au Cambodge, nous louons un scooter pour se promener dans la campagne. Notre journée commence bien, sur la route, toujours des maisons sur pilotis parfois au confort rudimentaire, mais pratiquement toujours équipées de paraboles pour capter la télévision. Nous nous arrêtons sur le bord de la route pour observer des paysans qui travaillent dans les champs. Ils nous saluent et nous invitent à les rejoindre.
La barrière de la langue est une nouvelle fois frustrante, on ne sait dire que « bonjour » et « merci » en cambodgien. C’est donc limité. Mais les échanges se font comme bien souvent à l’aide des regards, de gestes et toujours de rires ! C’est toute une famille qui travaille là des petits enfants qui jouent à côté de leur parent jusqu’aux grands parents, femmes et hommes. Une partie d’entre eux fauche le riz, confectionne des bottes et les entreposent pour les faire sécher au soleil. Les bottes sont ensuite battues par les hommes pour en extraire les grains de riz. Le riz est collecté d’une part.
Et d’autre part, le « foin » est chargé dans un petit plateau tracté par deux bœufs pour être entreposé à l’abri. Tout se fait à la main sous une chaleur torride. On se croirait encore une fois, un siècle en arrière.
Nous reprenons la route après cet échange très chaleureux et nous nous arrêtons ensuite dans une briqueterie. Les ouvriers sourient à notre arrivée mais cette fois, ils semblent ahuris de voir deux touristes blancs débarquer pour les observer travailler. L’échange sera très limité mais ils nous laissent regarder leur installation pour tenter de comprendre leur procédé de fabrication de briques. Ils nous saluent gentiment à notre départ, les enfants eux sont morts de rire, nous aussi du coup !
La journée continue à l’un des marchés où nous goutons à de bons produits (bananes grillées, cacahuètes et sortes de beignets). Nous terminons avec un coucher de soleil sur le Mékong où une virée en bateau nous permet d’apercevoir les dauphins d’eau douce qui vivent là. Très timides, ils nous laissent entrevoir qu’un bout de nageoire ou de museau à chaque remontée à la surface, nécessaire pour leur respiration. Le spectacle est cependant très chouette, surtout avec ce soleil qui rougeoie les eaux de ce fleuve dont nous mesurons l’importance au fil de notre voyage en Asie.
Notre séjour cambodgien a été bref mais intense. Plus pauvre que son voisin vietnamien, le pays et surtout ses habitants nous ont beaucoup plus touchés. Les beautés d’Angkor n’ont d’égal que les superbes sourires que nous avons récoltés des Cambodgiens.
[…] ! » nous ont dit plusieurs routards rencontrés au cours du voyage. « Si vous allez au Vietnam, Cambodge, Thaïlande, il faut aller au Laos ! ». Alors, voilà, on a repris nos agendas, nos cartes, nos […]